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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 08:38

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L'île de la Tortue, une île sans foi ni loi : Lorsque les Français furent chassés de l'île de Saint-Christophe par les Anglais et les Espagnols en 1630, ils durent se réfugier à Antigua et à Hispaniola. Peu après, ils s'installèrent sur l'île de la Tortue, proche d'Hispaniola (Haïti). L'île de la Tortue ressemble, vue de la mer, à une gigantesque carapace de tortue, qui n'a guère que 120 kilomètres de circonférence. Après l'installation française sur cette île, la Tortue devint le rendez-vous d'un nombre considérables d'aventuriers qui s'enrichissaient en attaquant les navires espagnols qui navigaient sur la mer des Caraibes. Voulant se débarrasser d'un voisinage si dangereux, les Espagnols de Saint-Domingue attaquèrent la Tortue mais furent repoussés. Levasseur, resté seul maître de l'île après l'attaque, y fit régner une telle tyrannie, qu'il fut assassiner douze ans plus tard par deux de ses capitaines. Durant ce laps de temps, il avait réussi à amasser des richesses inouies grâce aux attaques perpétrées contre les navires espagnols qui croisaient dans la mer des Caraibes. Ces navires étaient le plus souvent des Galions, qui étaient plus grands et plus minces que les caravelles, avec une longueur de 50 mètres et une largeur de 14 mètres. Les mâts étaient au nombre de trois, et chaque mât portait deux ou trois voiles quadrangulaires. Le mât d'artimon portait d'habitude une voile latine. Les Galions avaient également des châteaux à plusieurs ponts, le château arrière était plus haut que celui de la proue.

Le successeur de Levasseur, en tant que gouverneur de l'île, qui s'appelait de Fontenay, dut affronter une attque espagnole, organisée par le gouverneur de Saint-Domingue (1643). Les Espagnols voulaient anéantir la Tortue, devenue un véritable repère de pirates. Mais le prétexte de cette attaque tenait dans le fait que la France et l'Espagne étaient en guerre en Europe. En 1642, Richelieu, qui voulait que la France eût des frontières naturelles avec sa voisine, fit occuper le Roussillon et Perpignan. Les Français de la Tortue durent capituler après des batailles navales et terrestres pourtant bien menées, et évacuèrent la Tortue. Fontenay, en route vers la France, rencontra un navire hollandais qui se dirigeait vers la Tortue. Fontenay firt demi-tour, débarque à la Tortue avec les Hollandais qui ignoraient tout de la récente capitulation des Français, et fit massacrer la garnison espagnole installée sur l'île. Après ce massacre, l'île n'appartint plus à personne pendant quelques années. Et c'est durant les années 1650 que cette île devint à nouveau française, et en même temps, l'un des plus importants repaires de flibustriers des Caraibes. Mais il faut savoir que durant les années qui se sont écoulées entre 1630 et 1650, et même après, la Tortue n'était pas un repère de pirates, c'est-à-dire un lieu où vivaient des hommes qui pillaient pour leur propre compte, mais une place forte dans laquelle vivaient des flibustiers français qui pillaient les navires espagnols pour leur compte et pour celui du roi de france, Louis XIII (mort en 1643) puis Louis XIV. L'île de la Tortue n'avait pas de gouvernement régulier, vivait dans une paix intérieure remarquable, et était en guerre constante avec le monde.

Après 1650, les gouverneurs de l'île n'étaient plus privés (bien que reconnus par le roi de France) mais nommés par la Compagnie des Indes. De 1665 à 1676, l'île fut administrée par Bertrand d'Oregon, seigneur de la Bouère. Ancine flibustier "professionnel", d'Oregon avait été fait prisonnier par les Espagnols à Saint-Domingue et avait participé activement à la construction d'un fort. Pour éviter toute fuite de secrets militaires, les Espagnols avaient pris soin d'égorger les travailleurs. Mais d'Oregon avait réussi à s'échapper et à rallier la Tortue.

Pour stabiliser la population de l'île, le gouverneur d'Oregon fit venir des femmes de france.  Il est à noter que c'était la première fois que des femmes débarquaient à la Tortue. Ces femmes, prostituées ou voleuses, furent vendues à prix d'or, aux enchères, sur le sol même de l'île. Dès qu'un homme avait acheté une femme, ils étaient déclarés mari et femme. Ces unions étaient, en principe, enregistrées à l'état civil de l'île...

Bertrand d'Oregon, toujours dans un souci de stabilité, exigea que tout négociant exerçant sa profession dans l'île y possédât une habitation, et il voulut que tous les colons élevèrent du bétail.

Les successeurs de d'Oregon furent de Pouancey, neveu du précédent (de 1676 à 1683) et de Cussy (de 1683 à 1691). C'est sous ce dernier qu'eut lieu l'expédition de Campeche (1686). Campeche était au 17ème siècle, une ville portuaire flanquée d'un fort qui se trouvait dans la presqu'île du Yucatan (Mexique). Cette expédition fut dirigée par le chevalier de Grammont, gentilhomme gascon, véritable artiste de la flibuste. Grammont demanda au gouverneur de Cussy, l'autorisation d'attaquer Campeche. Mais ce dernier, qui avait reçu l'ordre de ne plus donner son accord pour organiser ce genre d'expédition, refusa. Le roi de france, Louis XIV estimait en effet qu'il était nécessaire d'empêcher toute attaque qui en fait n'apportait pas d'avantages aux flibustiers (ni au roi d'ailleurs). Mais Grammont ne l'entendit pas de cette oreille.

"Il est possible, dit-il, que le roi vous ait fait savoir son intention là-dessus ; mais je vous promets, foi de capitaine, de piller la ville sans que les habitants ne s'en aperçoivent.

- Raillerie à part, répondit de Cussy, le roi n'approuve point cela. C'est pourquoi je vous exhorte tous d'abandonner ces sortes d'entreprise."

Mais Grammont et ses hommes prirent malgré tout le chemin pour aller à Campeche. La ville fut prise facilement, et le fort tomba en quelques jours. Cette expédition eut donc tout le succès escompté par Grammont, maais les flibustiers ne trouvèrent pas de richesses à Campeche. Les Espagnols étaient surpris devant les ataques de flibustiers sur la terre ferme, amis prenaient bien soin de na pas garder garder d'argent chez eux.

 

Photo, le plan-relief de Perpignan à la Casa Xanxo (rue de la main de fer, Perpignan). Le sort de la ville s'est-il joué à la Tortue en 1642 ? 

 

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