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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 14:33

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Chaque lundi jusqu'au debut de l'été, nous roulerons sur la Highway 66 à la découverte d'une ville, d'un village, d'un musée, d'une église, d'une personnalité, d'un petit bout d'histoire des Pyrénées-Orientales. Aujourd'hui, découvrons le Jardin des Plantes de Saint-Cyprien, station balnéaire à une vingtaine de kilomètres de Perpignan, entre Canet-en-Roussillon et Argelès-sur-Mer.

 

Saint-Cyprien, ville d'environ 10 000 habitants, est une station balnéaire qui attire les touristes pour ses plages, son port de plaisance - le 2ème de Méditerranée -, ses écoles de voile, son Parc aquatique (Aqualand), ses collections d'art contemporain et son Jardin des Plantes, qui se trouve à côté du Grand stade des Capellans. Ouvert au public en 2005, il a été aménagé sur une propriété qui appartenait à la famille de Rovira, qui avait fait construire à la fin du 19ème siècle à cet endroit, une villa sompteuse. D'une superficie d'environ 5 hectares, ce jardin conduit les promeneurs à travers des essences méditerranéennes et exotiques parfois très rares que nous allons découvrir. Le botaniste Guy Joulin a accepté de contribuer à l'aménagement de ce jardin pour deux raisons majeures : sauvegarder le patrimoine existant, le jardin des Rovira ayant des arbres centenaires, et en faire un jardin d'orientation botanique à vocation pédagogique. Ce jardin possède plus de 800 espèces dont 35 espèces de palmiers, une bambouseraie, une roseraie avec une collection remarquable de roses anciennes. La roseraie, comme le lac où nagent des carpes et diverses espèces de poissons et qui présente une variété exceptionnelle de nénuphars géants, a été créée pour l'ouverture du jardin au public.

 

A l'entrée du jardin, pousse la chélidoine, dont le nom vient d'un mot grec qui signifie hirondelle car elle fleurit à l'heure venue. On la surnomme Herbe aux verrues parce que son suc a le pouvoir de détruire ces excroissances. La chélidoine était connue des médecins de l'Antiquité qui la prétendaient bonne pour les yeux malades. Fort employée au Moyen Age, les alchimistes voyaient en elle un don du ciel, Coeli donum.

Non loin de là, pousse un ginkgo (gingko biloba) surnommé "arbre aux quarante écus". Le gingko, dont la taille peut atteindre 40 mètres et la longévité plus de 1 000 ans, est un arbre originaire d'Extrême-Orient qui est maintenant commun dans toute l'Europe. Peu exigeant quant à la qualité du sol, il se plaît dans les pays aux saisons contrastées, sans sécheresse excessive et avec une humidité suffisante. Il résiste aux fortes gelées. Ses feuilles, caduques, à bords plus ou moins ondulés, sont portées par un long pétiole à deux nervures latérales. Polymorphes, avec des nervures rayonnantes, elles peuvent être en forme d'éventail ou découpées plus ou moins profondément en deux lobes, d'où le nom de biloba.

Plus loin vers le lac, s'élève un troène du Japon qui a plus de cent ans ; introduit en 1845 du Japon et de Corée, le troène du Japon, espèce voisine du troène commun, ne dépasse pas 4 mètres. Les feuilles des troènes sont caduques et relativement larges, lisses, glabres, plus ou moins coriaces et d'un vert luisant. Elles virent au pourpre violacé en automne, mais restent généralement sur les branches tout l'hiver, sauf s'il est rigoureux. Le troène est répandu dans toute l'Europe jusqu'en Scandinavie et en Asie Mineure, et on peut le rencontrer à peu près partout en France jusqu'à 1 200 mètres. Il préfère les terrains secs, plutôt calcaires et marneux. On le trouve dans les bois clairs, les lisières, les buissons et les haies. Peu exigeant, il résiste bien à la pollution urbaine.

Près de l'endroit où avait été construite la demeure des Rovira - aujourd'hui détruite -, vous verrez un séquoia géant. Celui-ci a plus de 100 ans, mais on sait que la longévité d'un tel arbre peut être de plus de 2 000 ans, parfois 4 000. On l'appelle aussi Wellingtonia ou Big tree. Il mérite bien son nom de géant car aucun arbre ne devient plus gros que lui. Les voitures peuvent passer à l'intérieur du tronc de certains spécimens américains. Ce n'est pas le cas du séquia géant de Saint-Cyprien, mais son tronc massif, souvent cannelé, très large à la base, prend une forme de colonne. Les branches principales partent très haut à l'horizontal, puis se relèvent à l'extrémité. C'est un arbre à aiguilles qui, très serrées, recouvrent parfaitement la tige sur laquelle poussent des cônes, mesurant de 4 à 8 centimètres.

De l'autre côté de la roseraie qui entoure un green à l'anglaise où se déroulent des concerts  au printemps et au début de l'été (voir nos articles des 5 et 12 juin 2011), on peut voir un catalpa, arbre qui porte son nom d'origine donné par une tribu indienne de Caroline. Il a été introduit en Angleterre en 1726 puis en France en 1754. Il se caractérise par un tronc court, robuste et bien dressé. Sa cime largement déployée est bien mise en valeur quand il est isolé. Ses feuilles comptent parmi les plus grandes de notre flore : 10 à 25 centimètres de long sur 20 centimètres de large. Caduques, souvent disposées par trois, en forme de coeur à la base, elles se terminent en pointe. Ses fleurs qui mesurent de 40 à 45 mm, sont blanches avec des stries jaunes et des ponctuations pourprées. Originaire des lisières des bois et des bords des rivières du sud-est des Etats-Unis (Géorgie, Floride, Mississippi), il s'est acclimaté dans la plupart des régions d'Europe centrale et occidentale. Il aime les sols fertiles et les situations chaudes mais redoute le froid intense, la sécheresse prolongée et les grands vents.

 

Le Jardin des Plantes de Saint-Cyprien prend des airs d'un parc de plantation louisianaise : "De son enfance Virginie avait retenu le souvenir des printemps louisianais quand jeune animal, elle observait, accroupie au pied d'un arbre, le cheminement des fourmis ou que, le nez en l'air, elle rêvait de saisir une pie exubérante. A Bagatelle, le spectacle de la nature semblait avoir plus d'ampleur que dans le jardin de son père. La grande plantation offrait la variété et l'abondance des domaines sans clôture." (1)

 

Le Jardin des plantes de Saint-Cyprien est ouvert en juin et en septembre de 13h30 à 19 heures et en juillet et en août de 13h30 à 20 heures.

 

 

Photos, dans le Jardin des Plantes de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales). "Il arrivait que les uns ou les autres dérangeassent les grenouilles palpitantes, attendant l'heure de la sérénade." (1)

 

(1) Phrases extraites de "Louisiane" de Maurice Denuzière (1977). 

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commentaires

D
Le parc de la Prade est aussi très sympa et à faire en famille :)
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