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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 18:40

 

Les Ballets russes de Diaghilev qui ont connu un vif succès en Europe entre 1909 et 1929, sont à l'honneur en ce moment à la Caixa Forum de Barcelone dans le cadre d'une exposition de partitions, de costumes, d'affiches, oeuvres d'artistes de renom du début du 20ème siècle.

Quand l'art danse avec la musique : Les Ballets russes dirigés par Serge Diaghilev (1872 - 1929), après avoir triomphé à Paris dès 1909 au théâtre du Châtelet et au théâtre des Champs-Elysées, ont fait une tournée en Espagne en 1917 et 1918, à Madrid et à Barcelone, en pleine Première Guerre mondiale. Après avoir passer six mois en Suisse et après une première tournée aux Etats-Unis, les Ballets russes s'installèrent en Espagne où artistes russes, français et espagnols se groupèrent autour de Diaghilev et de son énergie créative. Le roi Alphonse XIII apporta son soutien à la compagnie et lui permit de faire une tournée en Espagne. Il les aida aussi à aller à Londres où la troupe eut de grands succès en 1918 et 1919. Une fois la paix signée, la compagnie de Diaghilev retourna en Espagne. Durant les années 20, Barcelone et son théâtre du Liceu devinrent le point de départ habituel pour le début des tournées qui terminaient les saisons d'hiver de Monte-Carlo. Les artistes espagnols suivirent l'étoile de Josep Maria Sert, premier artiste non russe à avoir dessiné un ballet pour Diaghilev. Parmi eux, on peut citer Juan Gris, Joan Miro, Pere Pruna et surtout Pablo Picasso. Le compositeur espagnol Manuel de Falla composa aussi pour Diaghilev. Bien que beaucoup de ballets ayant pour sujet l'Espagne ne furent jamais représentés, celui des Ménines, inspiré de la célèbre oeuvre de Vélasquez, fut représenté à San Sebastian en 1916. Dans le Tricorne mis en scène à Londres en 1919, Léonid Massine combinait des éléments de danse espagnole et les décors de Picasso qui évoquaient une Espagne imaginaire. (1)

Cette exposition est ouverte jusqu'au 15 janvier 2012. 

 

Tout au long des vingt années que dura la carrière de Serge Diaghilev - de 1909, date des premières représentations des Ballets russes, à 1929, date de sa mort prématurée -, son génie illuminera le monde des arts. (...) Les Ballets russes se produisirent au Théâtre du Châtelet remis à neuf et complètement redécoré par Diaghilev. La première représentation créa une sensation. (...) Au cours des saisons qui suivirent, Nijinski triompha dans Petrouchka dont la musique était due à Stravinski, la chorégraphie à Fokine et les décors à Benois ; Léonid Massine et Tamara Karsavina remportèrent un immense succès dans le Tricorne dont la chorégraphie était de Massine lui-même, la musique du célèbre compositeur espagnol Manuel de Falla, et les décors de Pablo Picasso. La liste des oeuvres qui enchantèrent le public comporte les noms d'oeuvres désormais très célèbres : l'Oiseau de feu, le Sacre du Printemps, les Noces, les Biches, Apollon musagète.

Même lorsque Diaghilev essuyait un échec, c'était avec éclat. Ce fut le cas de Parade, ballet auquel Jean Cocteau, Satie et Picasso avaient tous trois collaborés, s'efforçant 'd'unir la danse et la peinture' et réussissant à scandaliser les spectateurs.(2) 

 

Avec PARADE, j'ai essayé de faire une bonne oeuvre, mais tout ce qui touche au théâtre devient corrompu. Le luxe du cadre familier au seul directeur d'Europe ayant eu l'audace de nous prendre, les circonstances et la fatigue me rendirent irréalisable un spectacle qui, tel quel, n'en reste pas moins, à mes yeux, une lucarne ouverte sur ce que devrait être le théâtre contemporain.

La partition de PARADE devait servir de fond musical à des bruits de suggestifs, tels que sirènes, machines à écrire, aéroplanes, dynamos, mis là comme ce que Georges Braque appelle si justement des faits. Difficultés matérielles et hâte des répétitions empêchèrent la mise au point de ces bruits. Nous les supprimâmes presque tous. C'est dire que l'oeuvre fut jouée incomplète et sans son bouquet. Notre PARADE était si loin de ce que j'eusse souhaité, que je n'allai jamais la voir dans la salle, m'astreignant à tendre moi-même, de la coulisse, les pancartes portant le numéro de chaque Tour. Le 'Pas des Managers', entre autres, répété sans les carcasses de Picasso, perdait toute sa force lyrique une fois les carcasses mises sur les danseurs. (3)

 

Le scandale de PARADE était un scandale de public. Il venait aussi d'une coïncidence de la représentation avec la bataille de Verdun. La manchette du journal L'Oeuvre portait : Nous attendions un rouleau compresseur, on nous donne un Ballet Russe. (4)

 

 

(1) Traduction partielle de la plaquette distribuée gratuitement à l'entrée de l'exposition (non disponible en français).

(2) Extrait du chapitre sur les Ballets russes de l'encyclopédie sur les Grands compositeurs et leur musique (Hachette)

(3) Jean Cocteau, Le Coq et l'Arlequin

(4) Jean Cocteau, Opium    

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