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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 09:05

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"Et voici que le message du président Wilson, traversant l'Atlantique, faisait entrevoir une Société des Nations, où tous les membres libres et égaux entre eux prendraient l'engagement de se dresser tous contre l'agresseur coupable de troubler la paix"  Paul-Boncour, Président du Conseil, ministre des Affaires Etrangères.  

 

Woodrow Wilson, président des Etats-Unis, s'absente de son pays du 4 décembre 1918 au 8 juillet 1919 ( sauf durant un bref retour à Washington entre le 24 février et le 5 mars ), afin de préparer avec les Alliés, le traité de Versailles. Wilson est un idéologue qui est logique avec son idéologie. Voulant une Europe démocratique et donc une Allemagne démocratique, il veut aussi une paix de réconciliation et c'est ainsi qu'il refuse à priori toute visée expansioniste, tout partage de butin.

Le traité de Versailles est signé le 28 juin 1919 dans la galerie des Glaces. Geneviève Tabouis écrit : "Tout Paris sait que c'est le président des Etats-Unis Woodrow Wilson qui l'a constamment emporté sur Clemenceau et Lloyd George ! Nul n'ignore que Wilson ne connaît pas bien l'Europe, mais qu'il se croit inspiré de Dieu pour apporter à l'humanité un ordre nouveau et qu'il a réclamé d'abord la création de la Société des Nations..." Mais les Etats-Unis qui sont à l'origine de la création de cette S. D. N. se heurtent vite à la France et à l'Angleterre qui entendent dominer cette institution et par elle l'Europe. L'opposition est telle que les Etats-Unis préfèrent ne pas en faire partie; ces désaccords portent en germe l'incapacité de la S. D. N. 

"Rue Saint-Dominique, dans la pénombre de son cabinet, Clemenceau ( qui revient de la gare Saint-Lazare où il a fait ses adieux au président Wilson ) reçoit les félicitations de ses proches collaborateurs" Dès son retour à Washington, le président Wilson se lance dans la bataille pour faire admettre au Congrès le traité de Versailles. En mars 1920, le Sénat américain opposé à Wilson ( Démocrate ) rejette le traité : 49 voix se prononcent pour et 35 contre mais il aurait fallu pour son acceptation une majorité des 2/3 soit 56 voix.

1920 est aussi l'année de l'élection présidentielle, et c'est dans un contexte de conflits sociaux et d'émeutes raciales que se prépare la campagne. Wilson bien que remis de son attaque d'hémiplégie d'octobre 1919 ne se représente pas. Le parti Démocrate désigne le gouverneur de l'Ohio, James Cox, comme candidat qui prend Franklin D. Roosevelt pour vice-président. Mais c'est son adversaire Républicain, Warren Harding qui est élu. L'élection de Harding confirme la défaite des idées de Wilson et sa conception de ce que devaient être les nouveaux rapports internationaux. Wilson meurt en 1924 désespéré de n'avoir pas su faire admettre à son pays son projet d'un ordre international nouveau. Et l'élection de Harding provoque aux Etats-Unis un regain d'isolationnisme. La prospérité que le pays va connaître au cours des années 20 cultive chez ses dirigeants un élan d'optimisme. 

Cet essor est dû à une extrême abondance de crédit. Les Etats-Unis disposent de capitaux considérables grâce au remboursement partiel des dettes européennes ( les dettes de guerre ), aux excédents de sa balance commerciale et aux placements de capitaux étrangers. Tout le monde admet ( syndicats compris ) qu'une société fasse 8% de bénéfice. Tout le monde admet qu'une société débauche du personnel. Cette marge de bénéfice laisse aux entreprises d'énormes possibilités d'investissement. La Taylorisation, le travail à la chaîne qui permet de contrôler le travail de l'ouvrier, la standardisation qui diminue le nombre de produits pour avoir les meilleurs marchés possibles, le haut pouvoir d'achat, la vente à crédit ( qui ne se pratique quasiment pas en Europe dans les années 20 ) font que les Etats-Unis se placent parmi les pays les plus prospères du monde.

L'industrie automobile devient la première industrie américaine. La production passe de 1 500 000 voitures en 1921 à 4 800 000 en 1929. Il circule aux Etats-Unis 26 millions de véhicules dont 23 millions de véhicules de tourisme. 4 millions d'emplois dépendent directement ou indirectement de l'automobile. Son usage grandissant entraîne la construction et l'amélioration de routes, de l'ouverture de garages et de stations services. En 1929, l'industrie automobile utilise 15% de l'acier produit aux Etats-Unis mais aussi les 4/5 du caoutchouc produit aux Etats-Unis. Le commerce extérieur prend une place croissante dans la vie économique. L'excédent de la balance commerciale est de 10 milliards de dollars. Les capitaux américains à l'étranger prêtés à des pays comme l'Allemagne, l'Autriche et en Europe centrale dont les économies sont largement dépendantes de l'économie américaine servent les intérêts américains pour le contrôle des sources des matières premières comme le pétrole, le caoutchouc, le cuivre, l'étain, le nitrate. Les Etats-Unis deviennent les banquiers du monde et New York devient le grand centre financier international.

Le cinéma américain est largement diffusé dans le monde. Alors qu'il y a 20 000 salles aux Etats-Unis et que 20 millions d'Américains vont au cinéma chaque jour, en 1926 les 3/4 des films projetés dans le monde sont américians. Le taux de films américains projetés en France est de 78,6 % en 1926 et de 53,70 % en 1928.  

Le président Harding décède en 1923 et c'est son vice-président qui le remplace à la Maison Blanche. Il est élu président en 1924. En 1928, c'est Herbert Hoover ( Républicain ) qui lui succède. Un an plus tard la crise va durement toucher le pays.

 

Les citations sont de Geneviève Tabouis et issues de son livre paru en 1958 "Vingt ans de Suspense diplomatique"         

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