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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 07:41

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Max Jacob admirait Picasso qui  fait de nombreux portraits de lui, dont un portrait dit de Max Jacob "lauré" (1928). "Ce laurier qui pare ma tête - Tu le mérites mieux que moi - Picasso, mon ami, mon maître - Roi des peintres et peintre des rois. Max Jacob."  Il peignait aussi et exposait : "...Merci de montrer un peu d'affection à ton vieux camarade de lettres toujours si abandonné...  P.S. - J'ai un vernissage de gouaches aujourd'hui à 3 heures chez Terysse, 94, boulevard Haussmann, devant le tombeau de Louis XVI. Va voir un peu mes progrès." Max Jacob à André Warnod, 25 mai 1919.

"Que Max Jacob ait été un peintre authentique, nul n'en doute ; mais la double auréole du poète et du martyr efface souvent chez l'homme de Quimper, de Montmartre, et de Saint-Benoît-sur-Loire cette fonction picturale (...) Max Jacob fut au contraire un novateur et un inventeur dans le domaine des procédés et beaucoup d'artistes tirèrent souvent parti de ce que le public appelle des amusements, mais que Picasso ami fidèle de Max appelle du génie." (Jean Bouret)

 

"Mystère du Ciel : En revenant du bal, je m'assis à la fenêtre et je contemplai le ciel : il me sembla que les nuages étaient d'immenses têtes de vieillards assis à une table et qu'on leur apportait un oiseau blanc paré de ses plumes. Un grand fleuve traversait le ciel. L'un des vieillards baissait les yeux vers moi, il allait même me parler quand l'enchantement se dissipa, laissant les pures étoiles scintillantes."

 

"Portraits peu flatteurs : Le sujet de concours donné par mon frère à ses frères, est l'image du Christ en croix. Le plus jeune s'attire ces mots : "Oh ! quelle anatomie !" Je sors des Christ cubistes avec membres tombant à terre d'une hauteur de trois mètres : "Max a étudié son anatomie hier !" me dit-on. Le goût me vient de regarder les dictionnaires illustrés : j'y vois au moins vingt sortes de croix, les unes doubles, les autres triples, les autres renversées. Le Christ en gloire sur l'une, autrement ailleurs. Il ya aussi des Pieds colossaux : pieds de pierre provenant du Christ du village d'O... Pourtant il n'y eut qu'un Christ : laquelle a-t-il choisie de ces images ?" 

 

Ci-dessus, deux poèmes de Max Jacob dans "Le Cornet à Dés"

 

 

"Voici une histoire que je conte quelquefois parce que j'imite assez bien l'accent américain. Un Américain désoeuvré à Paris entre dans une Académie de peinture pour voir des petites femmes nues (hélas !) ; gêné par les regards goguenards, il fait semblant de dessiner, puis, tout d'un coup, se met réellement à dessiner, puis reçoit l'inspection du maître de céans et, stupéfait, ses compliments : "Aoh ! je suis peintre !" Le génie choisit ses truchements de façon imprévue. Dans l'histoire de ma peinture, il n'y a ni génie, hélas ! ni petites femmes nues, ni compliments, il y a un manque absolu de tout cela. Il y a beaucoup de timidité, il y a un amour immense pour la terre et le ciel ; c'est tout ce que je peux vous dire ici. Si vous voulez une confession plus complète, consultez Max Jacob, Défense de Tartufe, à la société littéraire, 10, rue de l'Odéon, E. .V." (Extrait d'une préface écrite par Max jacob en 1920 pour son exposition chez Bernheim-Jeune)

 

 

Illustration, première vision du Christ de Max Jacob en 1909 et conversion au catholicisme 

 

 

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