Un guide à Bruxelles et sur Bruxelles : Sergi Reboredo

 Le photographe catalan Sergi Reboredo vient de publier un guide en castillan sur les villes de Bruxelles, Bruges et Gand. Cette parution nous donne l'occasion de visiter la capitale belge et de suivre un itinéraire (2ème partie - voir notre article d'avant-hier) organisé lors de l'exposition "Jacques Brel, le droit de rêver" en 2003.

Jeudi 20 mars : déjeuner puis visite du Cinquantenaire (métro Mérode). Pour le cinquantième anniversaire du royaume (1880), le roi Léopold III demande à Victor Besme d'investir un champ de manoeuvre militaire et d'y élever un bâtiment de prestige, qui s'inspire du Victoria and Albert museum de Londres et du palais de Longchamp à Marseille et qui dessine un complexe de deux ailes - inaugurées en juin 1880 - reliées par une colonnade semi-circulaire. Les arcades (1904-1905) sont l'oeuvre de l'architecte français Charles Girault que le roi a rencontré à Paris lors de l'Exposition universelle de 1900. Pour ce monument, l'architecte a proposé une triple arcade de 30 mètres de large en style Louis XVI, qui se distingue de l'arc de triomphe antique  par les dimensions égales de ses trois baies. En haut, le Quadrige, le Brabant élevant le drapeau national de Jules Lagae et Thomas Vinçotte. Huit allégories de province occupent les pieds de l'arc (la 9ème occupe le quadrige).

Visite des Musées Royaux d'Art et d'Histoire, créés à l'origine en 1835 à la Porte de Hal, qui offrent un panorama de l'histoire humaine de la préhistoire à nos jours. Niveau I, art des Amériques (Pérou, Brésil, Colombie, Mexique) et exposition "Au Pérou avec Tintin", à l'occasion du vingtième anniversaire de la mort d'Hergé. Le dessinateur, dont la maison se trouvait non loin du Cinquantenaire, fut subjugué par les étonnantes collections d'art précolombiens qui lui ont inspiré deux de ses albums : "Les Sept boules de cristal" et "Le Temple du soleil". Riches en rebondissements, ces aventures dévoilent les trésors artistiques et architecturaux des Incas du Pérou, remis en valeur par cette exposition dense et originale.

Retour vers le centre-ville en passant par la maison Cauchie (5 ue des Francs) voulue par l'architecte Paul Cauchie en 1905. Décorée de sgrafittes (sgraffito : procédé proche de la technique de la fresque), la façade fait apparaître de gracieuses figures aux tons délicats qui révèlent l'influence des préraphaélites.

Dîner et promenade nocturne autour de la Grand-Place.

Vendredi 21 mars : petit déjeuner à l'hôtel.

Montée vers la place Royale en passant par le Mont des Arts.

Visite du MIM, Musée des Instruments de Musique, installé dans le bâtiment Old England de style Art nouveau (1899) de l'architecte Saintenoy. Ce musée possède plus de 6 000 instruments représentatifs de nombreux pays, de l'âge du bronze à nos jours : instruments à vent, à cordes, épinettes, clavecins, orgues, harpes, hautbois, etc.

Déjeuner.

Visite de l'exposition "Jacques Brel, le droit de rêver" organisée par la Fondation Jacques Brel, créée en 1981 par France Brel, fille du chanteur (50 rue de l'Ecuyer). Cette exposition donne un éclairage vivant et dynamique sur les étapes de la vie de Jacques Brel (1929-1978) : son enfance (naissance le 8 avril 1929 au 138 avenue du Diamant à Schaerbeek), son adolescence (au 7 rue Jacques Manne à Anderlecht), son arrivée à Paris, sa carrière.

Dîner et promenade nocturne (sous réserve : spectacle Toone).

Samedi 22 mars : petit déjeuner.

Visite du musée des Beaux-Arts : [ Dans les premières années du 20ème siècle, Jean Jaurès et Marcel Sembat, hommes politiques "pouvaient cependant se retrouver dans des discussions sortant du strict cadre de la politique. Début 1909, par exemple, Sembat raconte quelques moments de détente à Cassis, avec Matisse et Jaurès. (...) Fin 1912, pendant les obsèques de Tesche, ils parlent mathématiques. En février 1914, cette fois à l'occasion des obsèques de Landrin, ils évoquent Molière. Souvent le maître, Jaurès peut devenir l'élève, quand Sembat, l'artiste, lui fait découvrir les richesses de certains musées. Après la visite d'un musée à Bâle, en juin 1914, il évoque 'les exclamations' de Jaurès, 'qui roulaient dans les galeries'. Ou encore le 30 juillet 1914, à l'occasion d'une réunion du Bureau socialiste international, alors que la guerre est aux portes de l'Europe, presque inévitable, Jaurès visite avec les Sembat le musée des Beaux-Arts de Bruxelles pour y admirer les peintres flamands de la Renaissance. Jaurès est assassiné le lendemain."] 

Pour plus de détails sur le guide de Sergi Reboredo, consultez son site sur www.sergireboredo.com 

Ouvrages lus pour la préparation de ces deux articles sur Bruxelles : Catalogue de l'exposition Paul Gauguin (les XX et la Libre Esthétique) à Liège (Belgique) en 1994 et catalogue de l'exposition sur Marcel Sembat et son épouse Georgette Agutte "Entre Jaurès et Matisse, à la croisée des avant-gardes" à Paris (France) en 2008.

Photo, la Grand-Place de Bruxelles et son tapis de fleurs.