De Dunkerque à Prats de Mollo, de Saint-Jean-Pied-de-Port à Landau, il a fait construire ou remanier des places fortes pour la défense du royaume de France : "Le maréchal de Vauban, le premier des ingénieurs, le meilleur des citoyens, homme toujours occupé de projets, les une utiles, les autres peu praticables, et tous singuliers." (*)
Sébastien le Preste de Vauban est né en 1633 à Saint-Léger-Vauban dans l'actuel département de l'Yonne. A 18 ans, il s'engage comme cadet au service du prince de Condé. Deux ans plus tard, il entre au service du roi. Homme de guerre, il devient aussi l'ingénieur du roi. Le 7 novembre 1659, est signé sur l'île des Faisans le traité des Pyrénées : "Le roi de France garda le Roussillon, qu'il aurait toujours conservé sans cette paix ; mais à l'égard de la Flandre, la monarchie espagnole n'y a plus rien." (*) Ce traité porte en germe toute la politique étrangère du règne. Louis XIV profite de la mort de Mazarin (1661) pour asseoir son pouvoir absolu. Huit années de paix suivent le traité des Pyrénées ; en 1667, la guerre reprend contre les Espagnols : "Louis n'eut qu'à se présenter devant elles. (Juin 1667) Il entra dans Charleroi comme dans Paris ; Ath, Tournai, furent prises en deux jours ; Furnes, Armentières, Courtrai, ne tinrent pas davantage. Il descendit dans la tranchée devant Douai, qui se rendit le lendemain (6 juillet). Lille, la plus florissante ville de ce pays, la seule bien fortifiée, et qui avait une garnison de six mille hommes, capitula (27 août) après neuf jours de siège." (*) Vauban qui mène les sièges de Tournai et de Douai, entreprend, après la prise de Lille, la construction d'une citadelle.En 1669, Vauban, après avoir inspecté des places dans l'est de la France, se rend dans le Roussillon, et visite Perpignan, Collioure, Port-Vendres et Villefranche-de-Conflent. Dix ans plus tard il y revient pour y créer une place forte en Cerdagne : il fonde Montlouis. Il profite de ce séjour en Roussillon pour étendre les fortifications de Perpignan qui datent du Moyen Age. Un troisième, puis un quatrième séjour en Roussillon lui permettent de compléter les ouvrages entrepris. Entre 1669 et 1681, Vauban aura construit ou remanié Perpignan, Villefranche-de-Conflent, Collioure, Port-Vendres, Bellegarde (le Perthus), Prats-de-Mollo, Montlouis.
Le vocabulaire des fortifications de Vauban :
Montlouis (1679), ville fortifiée entièrement conçue par Vauban, et nommée ainsi en l'honneur de Louis XIV, se compose d'une citadelle et d'une ville en contrebas entièrement close de remparts. Même si Vauban a repris, pour la ses fortifications, des idées de défense de la Renaissance, ses constructions comportent les éléments suivants :
- Le glacis : Talus incliné qui s'étend en avant d'une fortification.
- Le pont-levis, le pont dormant.
- L'escarpe : Talus de terre ou de maçonnerie qui règne au-dessus du fossé, du côté de la place.
- Place d'armes rentrante et place d'armes saillante.
- La poterne : Porte dans une muraille de fortifications.
- La contrescarpe : Pente du mur extérieur d'un fossé, du côté de la campagne.
- La demi-lune : Ouvrage extérieur demi-circulaire ou triangulaire destiné à couvrir la contrescarpe et le fossé.
- La barbette : Plate-forme assez élevée pour que les canons puissent tirer par-dessus le parapet.
- La caponnière : Chemin établi dans un fossé à sec pour communiquer d'un ouvrage à un autre.
- Le bastion : Ouvrage faisant saillie sur l'enceinte d'une place forte.
- La courtine : Mur rectiligne compris entre deux bastions.
Photo, plan-relief de Perpignan à la Casa Xanxo, rue de la Main de fer.
(*) Voltaire, Le Siècle de Louis XIV.
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