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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 08:31

JP-BONNEL.JPG

 

Jean-Pierre Bonnel, écrivain, essayiste, a écrit plusieurs biographies sur des personnalitéss qui, sur le Roussillon, ont laissé leur empreinte comme Henri Matisse et Walter Benjamin.

Son dernier roman paru en avril dernier aux éditions Cap Béar et intitulé Je te haine parle d'une histoire d'amour compliquée - pardon pour le "plaie"onasme - semée de plusieurs séparations et qui se termine, et c'est ainsi que le livre commence, par une ultime rupture après quatre années de vie commune. Ce n'est pas un énième livre sur l'incommunicabilité entre les êtres et sur le gigantesque fossé qui existe entre l'homme et la femme qui ne les empêche pourtant pas de s'accoupler et de se reproduire, mais une démonstration du mécanisme qui conduit à une rupture définitive, à ce voyage vers Madrid, voyage sans isssue pour cette histoire. L'auteur détaille les sept bâts qui blessent un amour : la jalousie, l'ennui, la lassitude, le silence, la rancoeur, l'illusion, la fuite.

Les enfants ne sont pas un ciment pour les couples : Julien, écrivain est marié et a un enfant ; Inès, artiste-peintre, a des enfants et a divorcé "en s'insultant, en se menaçant, en s'attaquant à coup de procès mesquins". Tous deux se rencontrent à un vernissage et se plaisent immédiatement. Mais l'un comme l'autre a du mal à trouver sa place dans cette nouvelle relation. Lui se mure dans son silence, préférant parler par le truchement des personnages qu'il invente; elle veut de l'amour, de la tendresse. Lui est ordonné, elle veut du désordre. Lui fait l'amour pour gagner du temps - cela lui évite d'avoir à parler - , elle veut élever l'amour au rang d'un huitième art. Elle veut être son amour, sa passion ; elle veut se mettre à nu, le reste n'étant que vêtement, à l'image du très beau tableau de Dominique Baillieux qui illustre la couverture du livre. Elle n'est que son faire-valoir. "Quand donc vas-tu me faire l'amour..? Tu n'es pas fait pour l'amour, mais pour les musées ! Pas pour les caresses, mais pour les vernissages ! Pas pour les baisers, mais pour les rencontres littéraires !" L'homme se morfond alors que la femme veut profiter de l'existance. "La vie est trop courte pour se payer le luxe de s'embêter, de se quereller..." Julien a peur de la mort ; mais qui a peur de la mort a peur de la vie, disait Arthur Miller. Je t'appartiens, tu m'appartiens, pense-t-elle, alors que personne n'appartient à personne. Les êtres en couple finissent par se ressembler, c'est tout. Ils finissent par perdre ce qui les fait eux : "... c'est du mimétisme, l'homme prend du ventre quand sa femme commence à être enceinte..."  Inès et Julien iront-ils voir Gabrielle de Patrice Chéreau ? D'ailleurs est-ce le bon choix ? Julien devrait plutôt emmener Inès voir Intimité du même Chéreau, histoire d'un amour fort et vrai où personne ne demande rien à personne - pas même son nom -, où les personnages font l'amour pour la beauté de l'acte, dans la simplicité et le respect de l'autre. Mais ils n'iront pas au cinéma et dans leur relation il manquera toujours "ce plus qui fait que l'on se transporte, que l'autre nous transporte dans un univers de désir, d'amour, de fusion de l'autre". Et ce ne sont pas les visites des musées des beaux arts de toute l'Europe qui y changeront quelque chose. Inès rompt et cette fois c'est pour de bon. La rupture est consommée comme on dit d'un mariage, mais on ne repasse pas deux fois les mêmes plats.

 

Jean-Pierre Bonnel présentera ses livres dont ce dernier roman à la Maison de la Région Languedoc-Roussillon, avenue du général de Gaulle à Perpignan, le jeudi 15 novembre 2012 à partir de 18 heures. Cette rencontre est organisée par le CML (Centre Méditerranéen de Littérature) et son président André Bonet.

Vous pouvez aussi retrouver ses écrits sur son blog www.leblogabonnel.over-blog.com

 

 

 

 

 

Photo, Jean-Pierre Bonnel (le 6 juillet 2012) lors de l'inauguration de l'exposition Pere Créixams entre Paris et la Catalogne à la Maison de la Catalanité à Perpignan (Pyrénées-Orientales). 

 

 

 

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25 octobre 2012 4 25 /10 /octobre /2012 08:33

Bugarach 17 oct 12 033

 

 

Elle avait du chien. Je l'embrassai à pleine bouche : son haleine avait l'odeur du thym ; sa langue roulait comme roulent les pierres et les cailloux. Je m'agrippais à ses flancs pour ne pas lâcher prise. Ses mensurations étaient impressionnantes. Je devais la gagner centimètre après centimètre. Elle avait un dénivelé de plus de quatre cents mètres. Elle me dominait mais me donnait le vertige. Elle me dépassait d'une épaule et plus encore et encore plus. Mais arrivé à son point culminant, je découvris une vallée heureuse entourée de monts enneigés. J'étais arrivé au sommet de la montagne de Bugarach.

 

 

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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 08:29

 

 

Après trois ans passés au Québec (entre 1949 et 1952), il se produit au théâtre de l'Etoile (1) devant un public enthousiaste à qui il chante ses nouvelles et ses anciennes chansons. "Comment vous dire la joie et l'émotion que j'ai de me retrouver à Paris après ces trois ans d'absence. Trois ans, trois ans pendant lesquels vous avez travaillé et moi de mon côté j'ai travaillé aussi et comme mon travail consiste à faire des petites chansons que de temps en temps je soumets à votre appréciation, je suis venu vous apporter ce soir quelques-unes de ces chansons nouvelles que vous ne connaissez pas et puis des chansons anciennes que vous connaissez peut-être." Des chansons que lui a inspiré la Belle Province (Dans les rues de Québec, Dans les pharmacies) et des chansons anciennes (Revoir Paris, La Mer). 

En 1952, Charles Trenet a trente-neuf ans et déjà une belle carrière derrière lui. Une carrière qu'il doit à un poète roussillonnais qu'il a rencontré adolescent et qui l'a encouragé à composer et à "monter" à Paris : Albert Bausil. Jeune, Charles joue les saynètes et les revues écrites par Bausil et parcourt avec lui les beaux paysages des Pyrénées-Orientales : "Ensemble, nous avons couru les plages, les forêts, les sommets, les ermitages. Ensemble, nous avons connu ces automnes du Roussillon qui sont les plus dorés, les plus savoureux du monde, ces beaux hivers de Font-Romeu qui sont des poèmes de neige et de soleil, ces siestes d'été dans le parc de Vernet-les-Bains, au chant des torrents glacés qui descendent du Canigou, et ce doux printemps de l'heureuse Albère où l'on voit des bois de micocouliers, des pêchers en fleurs dans tous les halliers et des mimosas dans les cimetières !" (2)

A Paris, Charles Trenet rencontre un pianiste suisse Johnny Hess avec qui il forme un duo et avec qui il compose, pour eux, mais aussi pour d'autres des chansons comme Vous qui passez sans me voir qui fait un triomphe par la voix de Jean Sablon. En 1937, il se produit désormais seul, passe à l' ABC (3) en avril-mai 1938 (Edith Piaf est sa vedette américaine), tourne dans plusieurs films dont Je chante. Partout il engendre la joie. Albert Bausil décède en 1943. Charles Trenet poursuit son chemin, enregistre d'autres disques dont certaines chansons sont des hommages à sa région natale, à l'image des poèmes de son mentor :

 

Je t'aime pour ta ligne souple de montagnes,    

Pour les vallons de ton Vallespir enchanté,       

Pour les moissons de ta lumineuse Cerdagne,  

Pour ton Albère heureuse où Virgile a chanté ! (4) 

 

Quand les Albères, dans ma course, ah quelle promenade                                                                     

Avec leurs sources, leurs eaux claires en régalade 

Charmeuses me diront en souvenance

Qu'elles sont heureuses d'être en France      

Alors ému je répondrai

Mais oui je reviendrai c'est vrai. (5) 

 

Charles Trenet (décédé en 2001) restera toujours fidèle à sa région d'origine :

 

" - Etes-vous davantage audois ou catalan ?

- Je suis né à Narbonne, mais mon père était de Perpignan. Et j'ai été élevé à Perpignan. En fait je suis du Languedoc-Roussillon.

- Aujourd'hui encore, avez-vous une préférence ?

- J'aime beaucoup Perpignan et Narbonne. Ce sont deux villes tellement différentes et pourtant si proches l'une de l'autre. Perpignan est tournée vers l'avenir, Narbonne se souvient de son passé. Alors je dis toujours, mais c'est une boutade, que Perpignan est une opérette et Narbonne un opéra. Je ressens un côté plus tragique à Narbonne.

- Et Perpignan ?

- Perpignan évoque toujours, et d'ailleurs je le chante, "un Castillet tout neuf." (6) 

 

 

 

(1) Le théâtre de l'Etoile se trouvait 35 avenue de Wagram, Paris 17ème.

(2) Albert Bausil parle de Charles Trenet dans son journal Le Coq catalan daté du 11 février 1939.

(3) L'ABC se trouvait 11 bd Poissonnière, Paris 2ème.

(4) Albert Bausil, Hymne au Roussillon.

(5) Charles Trenet, Quand les cigales seront parties.

(6) Interview dans L'Indépendant du 27 décembre 1988.

 

 

 

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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 09:26

 

 

Albert Bausil (1881-1943) publie son premier recueil de vers Primeroses et rimes roses en 1905, puis va tenter sa chance à Paris où il devient chroniqueur théâtral pour L'Excelsior, journal illustré quotidien (Informations, littérature, sciences, arts, sports, théâtres, élégances). A ce titre, il rencontre de nombreux acteurs ainsi que Jean Cocteau et Max Jacob. Au début des années 1910, il devient le directeur de l'hebdomadaire Le Cri catalan, fondé par ses amis Victor Dalbiez et Jean Payra. (1) Le 31 juillet 1914, Jean Jaurès est assassiné à Paris. Bausil, qui sera mobilisé dès octobre 1914, écit L'Ode au tribun, poème qui sera lu par l'actrice Madeleine Roch lors de l'inauguration d'un monument à Jaurès :

 

"Ceux de la vigne, ceux des champs, ceux des usines,

ceux qui ne voient jamais la lumière du jour,

ceux qui hurlent leur peine au rythme des machines

te béniront, demain, d'avoir crié l'Amour,

 

d'avoir crié : "Haine à la Guerre ! Haine à la Guerre !

N'inondez pas de sang vos vergers, messidors !

N'écoutez pas les voix de meurtre et de colère !

Semez ! Faites fleurir les printemps de la terre ;

le soleil ne luit pas pour éclairer les morts !"

 

En mars 1917, il crée un hebdomadaire, Le Coq catalan, qui se veut littéraire, local, satirique et sportif. Il paraîtra jusqu'en 1941. En 1921, dans un recueil de poèmes, La Terrasse au soleil, il se justifie d'être resté en Roussillon au lieu d'aller conquérir la gloire à Paris :

 

"Comme vous, j'ai rêvé de conquérir la Ville.

J'avais vingt ans. J'avais une âme de vainqueur.

Je croyais arracher à la Gloire indocile

Tous les baisers, tous les lauriers et tous les coeurs.

(...)

Je suis resté. Les voix du sol et de la race

Ont retenu l'essor au moment de l'éveil.

Le Soleil a doré la treille et la terrasse,

Et j'ai chanté devant la Terrasse au Soleil."

 

Albert Bausil restera dans son cher Roussillon qu'il fera découvrir dans Itinéraire en Roussillon, sorte de guide touristique en six parties :

 

"Le Roussillon est, avec la Bretagne, la Provence et le Pays Basque, l'une des rares provinces françaises qui ait conservé son particularisme, parce qu'elle est une des rares provinces où l'on respecte encore - oh ! de moins en moins -, les habitudes des aïeux."

 

En 1936, il publie ce qui est certainement son ouvrage le plus connu : Pel Mouchi, une autobiographie sur sa jeunesse et son adolescence :

 

"Tu te souviens, Pel-Mouchi ! de la fraîcheur des verdures, de la douceur de l'ombre, de la béatitude du soir, de l'indolence heureuse des belles promeneuses, - et que nous avions douze ans, Pel-Mouchi !"

 

En 1928, Le Coq catalan sort un numéro spécial sur le Carnaval de Perpignan avec des articles de Bausil lui-même, mais aussi de Carlos de Lazerme et de Joseph Delteil. Ce dernier a consacré le premier chapitre de son essai simplement intitulé Perpignan à cet élan d'enthousiasme qui "avec son cortège de rouges femmes gaies et son délire de néant, me donne une sorte de chair de poule auguste". (2) 

 

Ecrivain, poète, chroniqueur, auteur de pièces de théâtre, Albert Bausil décède le 2 mars 1943 à Perpignan. "Quelques instants avant de s'éteindre, le mourant demande une feuille de papier et un crayon et dit : "Je suis encore capable d'écrire un poème." (3) Ses dernières pensées peut-être, les confessions d'un ultime voyage où il n'aurait emmener personne :

 

"Et pourtant, le bonheur, ce n'est pas d'être sage

ni de se résigner à la mort de l'été.

C'est abolir le temps, c'est d'oublier son âge

et de garder toujours assez d'absurdité

pour croire au renouveau des pâques impossibles.

Le bonheur, ce n'est pas le réel, le tangible,

le navire à sextant, boussoles et compas,

ce n'est pas le butin vivant que l'on capture :

c'est la lente, lointaine et menteuse aventure

vers l'Ile qui n'existe pas." (4)

 

 

(1) Jean Payra (1852-1937) élu député des Pyrénées-Orientales en 1924, réélu en 1928 et 1932 fut aussi maire de Perpignan de 1935 à 1937.

(2) Joseph Delteil, Perpignan (Editions Collot, 1984).

(3) Mot de Cyprien Lloansi, ami de Bausil, rapporté par Pere Verdaguer dans son livre Albert Bausil, Présentation et anthologie (Publications de l'Olivier, 2005). 

(4) Je ne veux emmener personne, Albert Bausil. 

 

 

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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 08:23

Restaurant-rue-Rabelais.JPG

 

Jeudi dernier (18 octobre 2012) a eu lieu la première soirée des "lectures de la maison rouge" - restaurant-bar-lounge - rue Rabelais à Perpignan (Pyrénées-Orientales), qui était consacrée à l'écrivain et poète Albert Bausil (1881-1943). Josiane Coranti et Jean-Louis Ferrer, tous deux chroniqueurs à France Bleu Roussillon, lurent des textes de celui qui fut, dans les années 20, le mentor de Charles Trenet.

 

En mai 1905, Henri Matisse, en villégiature à Collioure (il y restera jusqu'en septembre) rend visite au sculpteur Aristide Maillol dans sa maison de Banyuls-sur-Mer. Sont présents les peintres roussillonnais Georges-Daniel de Monfreid (père de l'auteur des Secrets de la mer Rouge), Etienne Terrus (peintre né et mort à Elne) et Louis Bausil (frère d'Albert). Un mois plus tard, tout ce petit monde se retrouve dans la maison de Monfreid à Corneilla-de-Conflent.

Né à Carcassonne en 1876, Louis Bausil se consacre à la peinture et expose pour la première fois à Perpignan en 1901 avec ses amis artistes roussillonnais : Maillol, Monfreid, Terrus et Violet. Louis Codet, écrivain et poète, ami d'Apollinaire et de Marie Laurencin, fait paraître dans La Clavellina, revue mensuelle de littérature et d'art, un article qui rend compte de cette exposition et qui parle longuement de la peinture de Bausil : "Louis Bausil se plaît aux aspects de brume, coloris de notre pays, comme une robe de bal transparente ; les champs de coquelicots, les pêchers en fleurs, lui sont agréables ; il fréquente l'éclairage humide et doré de l'aurore, le profil net des vaporeuses Albères, et, sous les chênes-lièges, le lent soleil du soir. Affermissant, de jour en jour, son pinceau naguère un peu mou, il vient de montrer déjà au public perpignanais, dans plus de trente toiles, son âme charmante. Car c'est une âme, en vérité, qui émane de ces toiles, pourtant fort exactes, fidèles et naïves ; mais le paysage, lorsqu'il l'a caressé, devient sensible comme un visage."

En 1906, Louis Bausil expose pour la première fois au salon des Indépendants à Paris. Il y exposera chaque année jusqu'en 1914. A Perpignan, il s'installe dans une maison de la rue Rabelais au-dessus des anciens remparts et en fait son atelier. C'est cette maison qui a été transformée au début de cette année en restaurant sous le nom de "la maison rouge".

 

Louis Bausil avait deux soeurs et deux frères dont Albert. Albert Bausil voit le jour à Castres où son père est sous-préfet. A la mort de ce dernier en 1887, la famille retourne dans le Roussillon d'où la mère est originaire et s'installe dans une maison de la rue Petite la Réal.

"Notre rue c'était la rue Petite-de-la-Réal. Elle n'avait rien de spécial. Mais c'était notre rue. Elle avait une âme à elle. Elle avait une vie que les autres rues n'avaient pas. Je connaissais toutes ses maisons. Je connaissais toutes ses lampes et le reflet des abat-jour sur chacune des tables mises, l'hiver, dans la salle-à-manger.

La rue Petite-de-la-Réal était pavée. Elle était même mal pavée, comme toutes les rues des petites villes de province à cette époque. L'herbe ne poussait plus entre les pavés, mais on avait ménagé, au milieu de la chaussée, un passage en terre battue, rouge, afin que les chevaux d'officiers et les attelages de camions ne glissent pas, quand ils montaient vers les Esplanades."

Louis Bausil a très tôt une véritable passion pour le théâtre. "Comme acteur, il se distingue dès 1902, en interprétant des rôles tels que celui de l'Aiglon dans la pièce du même nom d'Edmond Rostand écrite en 1900 ou celui de Percinet (Les Romanesques, du même auteur). D'ailleurs l'un de ses nombreux pseudonymes, dans son journal Le Coq Catalan, fut Percinet. Il joua aussi dans Gringoire, dans Le Baiser, d'autres pièces de Théodore de Banville, dans Jean-Marie, de Theuriet. Citons encore ses interprétations dans Le Luthier de Crémone, dans Le Passant, de François Coppée et dans Le Flibustier, de Jean Richepin, dans des comédies d'Eugène Labiche, de Georges Couteline, d'Alfred de Musset, de Miguel Zamacoïs.

Comme il l'annonçait dans la préface de Primeroses et rimes roses, en 1905, Bausil va tenter sa chance à Paris comme la plupart des écrivains roussillonnais qui veulent se faire un nom. En 1910 il entra à la rédaction du journal L'Excelsior où il était chargé de la chronique théâtrale. Il connut à ce moment-là tous les grands acteurs du moment, comme Mérode, Réjane, Polaire, et les plus remarqués, comme Mistinguett, Maurice Chevalier, Suzy Solidor, Gaby Morlay, Tino Rossi... Il connut également Jean Cocteau et Max Jacob."

 

La soirée des lectures de la maison rouge du 18 octobre 2012 a été parrainée par le Centre méditerranéen de littérature (CML), France Bleu Roussillon et Delmas Musique.

Cet article a été écrit grâce aux ouvrages suivants :

- le guide de l'exposition "1894-1908, le Roussillon à l'origine de l'art moderne" (Palais des Congrès de Perpignan, 1998) ;

- Promenade littéraire dans les rues de Perpignan, textes choisis et présentés par Michel Wallon (mare nostrum, 2004) ;

- Albert Bausil, présentation et anthologie de Pere Verdaguer (Publications de l'Olivier, 2005). 

 

 

Photo, la maison rouge, rue Rabelais (Perpignan).

 

 

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 09:39

 

 

Sur invitation des services culturels de la ville de Pia (près de Perpignan, Pyrénées-Orientales), les Amis d'Alain Marinaro animeront la salle Jean Jaurès le dimanche 21 octobre 2012 à 17 heures. Ils produiront le Vrak' Air Trio, composé du flûtiste Etienne Lecomte, du saxophoniste Radek Knop et du tubiste Laurent Guitton, qui vous proposera une musique en perpétuel mouvement entre jazz et musique contemporaine, une tempête sonore propice à réveiller votre tonus.

 

Entrée gratuite ; un verre amical suivra la représentation.

 

Renseignements au 04 68 89 65 96. 

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18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 09:29

 

 

 

Sollicités par les Rendez-Vous de Saint-Estève, les Amis d'Alain Marinaro apporteront leur concours à la célébration du centenaire de la disparition du compositeur autrichien Gustav Mahler (1860-1911) le samedi 20 octobre 2012 à 20 heures 30 au théâtre de l'Etang de Saint-Estève (près de Perpignan, Pyrénées-Orientales). Pour cela, ils ont fait appel à la soprano Bénédicte Roussenq qui a été récemment selectionnée pour participer au concours des jeunes voix wagnériennes à Bayreuth. En 2011, elle a été remarquée par un premier prix au concours du forum international d'art lyrique d'Arles (Bouches-du-Rhône) et par un deuxième prix au concours de chant de Marmande (Lot-et-Garonne). Elle sera accompagnée par le pianiste polonais Adam Czulak qui a récemment enregistré un CD sur Chopin. Ces deux artistes interpréteront des lieder de Mahler composés entre 1879 et 1893.

 

Entrée gratuite.

 

Renseignements au 04 68 89 65 96.

 

 

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 21:44

 

 

 

Après le succès de leur belle tournée d'été entre musique et architecture en France et à l'occasion de la sortie de leur nouveau disque produit par le label sud-catalan KNS Classical equi est déjà promu coup de coeur France Bleu, le duo Canticel composé de Catherine Dagois, contralto, et de Edgar Teufel, organiste, se produira en l'église Saint-Quentin d'Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales) le samedi 3 novembre 2012 à partir de 16 heures avec un programme de chants sacrés du Bel Canto (Vivaldi, Purcell, Rossini).

Ne manquez pas cette soirée chaleureuse pour tout public.

Billet d'entrée : 10 euros / 8 euros sur réservation ; gratuit pour les moins de 18 ans.

Vos réservations sur canticel.reservation@live.fr ; renseignements au 04 68 81 36 71.

 

Vous pouvez écouter le duo canticel sur

 

http://www.youtube.com/user/cerecital#p/u

 

Le nouveau disque du duo Canticel fera l'objet de l'émission "Viva la musica" sur France Bleu le samedi 20 octobre 2012 à partir de 17 heures 30.

 

 

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 08:32

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De nombreux rendez-vous littéraires auront lieu à Perpignan (Pyrénées-Orientales) du 16 au 20 octobre et cette semaine se terminera en apothéose avec la célébration du 30ème anniversaire du Centre Méditerranéen de Littérature. 

 

- Les festivités commenceront dès ce soir, 16 octobre, à l'Hôtel du Département (Conseil général 66) avec une "Carte Blanche aux Ecrivains Roussillonnais", en présence de Annie Atlan (La Clef de Netanya - Editions Publibook), Dani Boissé (Le Poète assassin - Editions Les Presses Littéraires), Françoise Delmon (Le rire des anges - Editions Les Presses Littéraires), Kamila Limas (Nostalgie du Paradis perdu - Editions de Saint Amans) et Marion Reynaud de Prigny (Pagaille Catalane - Editions du Triomphe).

 

- Jeudi 18 octobre à 19 heures, le restaurant "La Maison Rouge" (41 rue Rabelais) inaugure son cycle de lecture proposé par Josiane Coranti et Jean-Louis Ferrer. Dans le restaurant ouvert en juin dernier dans la maison qui appartint au peintre Louis Bausil, les deux chroniqueurs de France Bleu Roussillon vous proposeront une balade dans l'oeuvre de l'écrivain Albert Bausil (décédé en 1943). Entrée libre et gratuite.

 

- Vendredi 19 octobre à partir de 18 heures, le Théâtre de l'Archipel rendra hommage à l'écrivain italien Antonio Tabucchi décédé à Lisbonne en mars dernier. Auteur d'une vingtaine de romans et de récits traduits dans le monde entier, il était aussi l'un des grands spécialistes du poète portugais Fernando Pessoa. Il avait reçu en 2005 le Prix Méditerranée étranger à Perpignan pour son roman Tristano Meurt (Gallimard). Hommage lui sera rendu avec des invités spécialisés dans la connaissance de la littérature italienne.

A partir de 21 heures, le cinéma Castillet - Centre ville projettera Nocturne Indien d'Alain Corneau (un film sorti sur les écrans en 1989), avec Jean-Hugues Anglade, Clémentine Célarié et Otto Tausig, d'après le roman d'Antonio Tabucchi : Un jeune homme arrive à Bombay. Il part à la recherche d'un ami qui a vécu quelque temps dans cette ville pour disparaître sans laisser de traces. Au cours de son enquête, il va rencontrer d'étranges personnages et pénétrer un pays qui le fascine. 

La rencontre littéraire et la projection du film sont parrainées par le CML (Centre Méditerranéen de Littérature).

 

- Samedi 20 octobre à 10 heures : Petit déjeuner littéraire à la Médiathèque de Perpignan ( 15 rue Emile Zola), en présence de Julien Campredon auteur de L'attaque des dauphins tueurs (Editions Monsieur Toussaint Louverture), livre de cinq nouvelles.

De 10 heures à midi, au Palais des Congrès de Perpignan aura lieu la dédicace du livre des 30 ans du CML par son président André Bonet, ainsi que des dédicaces de tous les auteurs invités pour le festival Lire en Méditerranée (hall Martin Vivès).

A partir de 15 heures 30, une table ronde aura lieu dans la salle Charles Trénet du Palais des Congrès sur le thème "Algérie bien aimée", animée par Hélène Legrais. (Entrée libre)

A partir de 17 heures, seront remis les Prix Méditerranée et Prix Spiritualités 2012.

 

Si vous avez connaissance d'autres rencontres littéraires à Perpignan au cours de cette semaine que nous n'aurions pas évoquées dans cet article, n'hésitez pas à nous en parler par vos commentaires en bas de cette page.

 

Bonne semaine littéraire à toutes et à tous. 

 

 

 

Photo, le livre au coeur.

 

 

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 08:34

Eglise St Thomas LlupiaEn Roussillon, la mode des retables baroques a provoqué, dès le milieu du 17ème siècle, dans de nombreuses églises, le démantèlement ou la destruction des retables antérieurs. Dans l'église de Llupia près de Thuir (Pyrénées-Orientales), cet engouement pour le nouveau style apparut dans la seconde moitié du 18ème siècle, conduisant à un réaménagement du choeur. A cette occasion, le retable Renaissance de Llupia fut démembré et remplacé par un retable baroque.

En 1886, à l'occasion de travaux dans le choeur de l'église, ces panneaux peints furent sciés, badigeonnés et réemployés pour réparer le retable. Le panneau de l'Incrédulité fut restauré et encadré.

 

Samedi 13 octobre, dans une salle proche de l'église Notre-Dame des Anges où est exposé le tableau L'Incrédulité de saint Thomas jusqu'au 2 février 2013, une conférence par Isaline Trubert et Giorgio Bedani, tous deux conservateurs et restaurateurs, a décrit les personnages du tableau et a expliqué les différentes phases de sa restauration à partir de 2009. Ce tableau, peint vers 1512-1514, qui faisait partie d'un ensemble, a été le seul à être conservé et présenté dans le sanctuaire suite au démembrement du retable de la Renaissance dans la seconde moitié du 18ème siècle. Cette oeuvre a subi une importante première restauration en 1886. A cette occasion, le haut du panneau et des angles ont été sciés et un immense cadre lui a été ajouté.

 

Ce tableau, explique Isaline Trubert, relate le doute exprimé par l'apôtre Thomas qui ne croit pas en la résurrection du Christ apparu à ses disciples en son absence :

"- Puis il dit à Thomas : Mets ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets la dans mon côté, et ne sois pas incédule mais croyant.

- Thomas répondit et lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu !

- Jésus lui dit : Parce que tu m'as vu, Thomas, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru !" (Evangile selon Jean, chapitre 20, versets 27 à 29)

La scène montre Thomas agenouillé devant Jésus. Les doigts de l'apôtre sont partiellement enfoncés dans la plaie qui a été faite à Jésus par un coup de lance. Les figures du collège des apôtres, parmi lesquelles saint Pierre - reconnaissable avec sa clef - entourent les deux personnages principaux du Christ et de Thomas. Le Christ porte un manteau blanc immaculé et tient une croix-étendard symbole de sa victoire sur la mort.

Aux pieds du Christ, le peintre a représenté un homme de petite taille, à genoux, mais jointes. Il s'agit d'un donateur car les commanditaires se plaisaient à être représentés sur les oeuvres qu'ils finançaient, comme témoignage de leur piété.

Saint Thomas est de taille disproportionnée (bras et jambes très longs) et si on le mettait debout, il dépasserait de trois têtes Jésus et les apôtres ; il a donc été représenté agenouillé. Derrière les apôtres représentés sur une même ligne, apparait le nez de Matthias. Ce personnage n'a pas d'auréole car il ne sera sanctifié qu'à la fin du 16ème siècle. Isaline Trubert, qui a opéré pour la conservation et la restauration de la couche picturale, a ensuite parlé des matériaux qui ont été utilisés pour peindre les personnages. Pour les manteaux de Thomas et de saint André (personnage à droite de la scène), on a utilisé du bleu d'azurite. Pour les broderies, on a utilisé des ors (huile chauffée et feuilles d'or), et aussi pour les auréoles et les brocards (ocre jaune puis colle puis feuilles d'or).

Giorgio Bedani, responsable de la conservation et de la restauration du support bois, a ensuite expliqué le travail qu'il a effectué pour sauver le support fait en sapin blanc d'une épaissseur de trois centimètres qui avait été dévoré pendant des décennies par les termites. La qualité du support n'était pas à la hauteur de l'iconographie et l'ampleur des dégâts était impressionnante. Il a détaillé, photos gros plan à l'appui, l'encrassement, l'oxydation et l'irrégularité du vernis, les résidus de colle et de papier, les retouches désaccordées et débordantes, les chancis (micro-fissures) profonds, l'usure de la couche peinte, la dégradation du bleu d'azurite, l'impression de la filasse laissée sur la couche peinte et son travail de restauration qui lui a pris environ six mois.

 

La prochaine conférence aura lieu le samedi 27 octobre 2012 à 17 heures sur le thème : "Peinture de la Renaissance inédites : sur la découverte de fragments de l'ancien retable de Llupia" par Jean-Bernard Mathon, responsable du Centre de Conservation et de Restauration du Patrimoine (CCRP) des Pyrénées-Orientales. 

 

 

 

 

 

Photo, la façade de l'église de Llupia (Pyrénées-Orientales). 

 

 

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