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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 08:33

numérisation0001-copie-1C'est sous l'influence de Malesherbes que François René de Chateaubriand (1768-1848) décide de partir pour l'Amérique. Il y séjourne du 10 juillet au 10 décembre 1791. Ce voyage donnera naissance à plusieurs ouvrages dont Atala (1801), René (1802) et Le Voyage en Amérique (1827). A peine Le Voyage en Amérique fut-il publié que débutèrent de longues discussions mettant en doute l'authenticité du récit fait par Chateaubriand et recensant les emprunts faits par d'autres voyageurs. La reconstitution du trajet de l'auteur de René aux Etats-Unis le fait passser par Baltimore, Boston, New York, Albany, Niagara, Pittsburgh, le lac Erié, Philadelphie - capitale des Etats-Unis de 1790 à 1800 -, Nashville, Salem, Charleston. Fondée par William Penn en 1682, Philadelphie était à l'époque coloniale la ville la plus florissante du Nouveau Monde. En 1774-1775, elle accueillit les premiers Congrès et la déclaration d'indépendance des Etats-Unis y fut signée le 4 juillet 1776. Lors du séjour de Chateaubriand à Philadelphie en 1791, la résidence de George Washington se trouvait dans High Street au numéro 190. Chateaubriand a-t-il rencontré le premier président des Etats-Unis ? Les opinions divergent à ce sujet.

 

Les ouvrages qui seront publiés quelques années après le retour de Chateaubriand en France parlent de l'immensité des territoires américains perdus par la France ("La France possédait autrefois, dans l'Amérique septentrionale, un vaste empire, qui s'étendait depuis le Labrador jusqu'aux Florides, et depuis les rivages de l'Atlantique jusqu'aux lacs les plus reculés du haut Canada." (1) et des beautés naturelles qu'il prétend avoir vues sur des bords du Mississippi. ("Ce derrnier fleuve, dans un cours de plus de mille lieues, arrose une délicieuse contrée que les habitants des Etats-Unis appellent le nouvel Eden, et à laquelle les Français ont laissé le doux nom de Louisiane." (1)

"Les moustiques ayant fait leur apparition, les passagers regagnèrent les salons où, déjà, on avait allumé les lampes. Virginie saisit le livre qu'elle portait sous le bras.

- Ce M. de Chateaubriand est venu par ici il y a quelques années et il a écrit ce livre dont on fait grand cas en France.

Clarence prit l'ouvrage et lut le titre : Atala." (2)

"Une mutitude d'animaux placés dans ces retraites par la main du Créateur, y répandent l'enchantement et la vie. De l'extrémité des avenues, on aperçoit des ours enivrés de raisins, qui chancellent sur les branches des ormeaux ; des cariboux se baignent dans un lac ; des écureuils noirs se jouent dans l'épaisseur des feuillages ; des oiseaux-moqueurs, des colombes de Virginie de la grosseur d'un passereau, descendent sur les gazons rougis par les fraises ; des perroquets verts à tête jaune, des piverts empourprés, des cardinaux de feu, grimpent en circulant au haut des cyprès ; des colibris étincellent sur le jasmin des Florides, et des serpents-oiseleurs sifflent suspendus aux dômes des bois, en s'y balaçant comme des lianes." (1)

"Clarence sourit à l'énumération de cette faune.

- J'aimerais lire ce livre, me le prêterez-vous ?

Elle acquiesça.

- Car, ajouta l'intendant, les poètes ont une façon particulière de voir les pays et j'imagine que, pour un Parisien, toute forêt dépourvue d'allées cavalières est une jungle dangereuse. Nos bois n'ont plus de secrets, hélas ! Les bisons se sont enfuis vers l'ouest, où l'on pousse aussi les Indiens. Les caribous ont été mangés par nos grands-parents, les perroquets capturés par les marins, et les trappeurs sont en train de décimer les colonies de loutres et de castors. Seuls les rats musqués, qui se reproduisent avec une étonnante rapidité, demeurent abondants comme les tatous. Aux chasseurs il reste quelques cerfs, des cochons sauvages, des lynx et des renards..." (2) 

 

 

(1) Atala (1801).

(2) Louisiane, Maurice Denuzière (JC Lattès, 1977).  

 

 

Photo, sur les bords du Mississippi en Louisiane. 

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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 09:31

50Qc-Fr[1]Voyage en Amérique relate les souvenirs personnels de François René de Chateaubriand (1768-1848) lors de son séjour aux Etats-Unis en 1791, mais s'approprie aussi des impressions transmises par des voyageurs et des missionnaires. Cet ouvrage révèle aux lecteurs la splendeur des paysages américains. Il fut publié en 1827.

 

Chateaubriand est né à Saint-Malo en 1768. Il passe son enfance en Bretagne, notamment dans le château de Combourg, puis embrasse une carrière militaire rapidement interrompue par la Révolution. C'est sous l'influence de Malesherbes, homme politique qui sera le défenseur de Louis XVI devant la Convention en 1792, que Chateaubriand décide de partir pour l'Amérique. Il y séjourne du 10 juillet au 10 décembre 1791. "Un pilote vint à notre bord ; nous entrâmes dans la baie de Chesapeake. Le soir même, on envoya une chaloupe chercher des vivres frais. Je me joignis au parti et bientôt je foulai le sol américain. Ce fut une esclave qui me reçut sur la terre de la liberté. Je restai deux jours dans le village indien d'où j'écrivis encore une lettre à M. de Malesherbes. Je demeurai douze jours chez mes médecins, les Indiens de Niagara. J'y vis passer des tribus qui descendaient de Detroit ou des pays situés au midi et à l'orient du lac Erié. Je m'enquis de leurs coutumes ; j'obtins pour de petits présents des représentations de leurs anciennes moeurs car ces moeurs elles-mêmes n'exitent plus." (1)

La reconstitution du trajet de Chateaubriand aux Etats-Unis le fait passer par Baltimore, Boston, New York, Albany, Niagara, Pittsburgh, le lac Erié, Philadelphie - capitale des Etats-Unis de 1790 à 1800 -, Nashville, Salem et Charleston. L'auteur de Atala (1801) et René (1802) est impressionné par l'immensité du pays - il décrit les vastes terres de l'Amérique française dans plusieurs de ses ouvrages -, et se demande comment la France a pu l'abandonner, se priver ainsi de tant de richesses et d'empêcher la langue française de s'étendre vers l'ouest, laissant la place aux locuteurs anglophones et hispanophones :

Dans Atala, il écrit : "La France possédait autrefois, dans l'Amérique septentrionale, un vaste empire, qui s'étendait depuis le Labrador jusqu'aux Florides, et depuis les rivages de l'Atlantique jusqu'aux lacs les plus reculés du haut Canada." (2)Dans Mémoires d'outre-tombe, il parle de nouveau de ces immenses terres que divisaient quatre grands fleuves : le Saint-Laurent, la rivière de l'Ouest, le fleuve Bourbon et le "Père des Eaux", le "boulevard des Amériques", le Meschacebé aujourd'hui connu sous le nom de Mississippi :  

"En parlant du Canada et de la Louisiane, en regardant sur les vieilles cartes l'étendue des anciennes colonies françaises en Amérique, je me demandais comment le gouvernement de mon pays avait pu laisser périr ces colonies, qui seraient aujourd'hui pour nous une source inépuisable de prospérité. De l'Acadie et du Canada à la Louisiane, de l'embouchure du Saint-Laurent à celle du Mississippi, le territoire de la Nouvelle-France entoura ce qui formait la confédération des treize premiers états-unis : Les onze autres, avec le district de la Colombie, le territoire de Michigan, du Nord-Ouest, du Missouri, de l'Orégon et d'Arkansas, nous appartenaient, ou nous appartiendraient, comme ils appartiennent aux Etats-Unis par la cession des Anglais et des Espagnols, nos successeurs dans le Canada et dans la Louisiane. Nous possédions outre-mer de vastes contrées : elles offraient un asile à l'excédent de notre population, un marché à notre commerce, un aliment à notre marine. Nous sommes exclus du nouvel univers, où le genre humain recommence : les langues anglaise, portugaise, espagnole servent en Afrique, en Asie, dans l'Océanie, dans les îles de la mer du Sud, sur le continent des deux Amériques, à l'interprétation de la pensée de plusieurs millions d'hommes ; et nous, déshérités des conquêtes de notre courage et de notre génie, à peine entendons-nous parler dans quelques bourgades de la Louisiane et du Canada, sous une domination étrangère, la langue de Colbert et de Louis XIV : elle n'y reste que comme un témoin du revers de notre fortune et des fautes de notre politique." (1)

 

 

 

(1) Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe (1841).

(2) Atala (1801).

 

 

Photo, avec l'aimable autorisation de l'association "Amérique francophone".

 

 

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 08:22

 

 

Jusqu'au 16 septembre 2012, dans le cadre du 24ème Festival du Photojournalisme de Perpignan (Pyrénées-Orientales), l'Eglise des Dominicains présente une exposition de Stanley Greene (Agence Noor) qui a pour thème "Les cimetières de l'électronique", avec le support de Géo France et d'un Getty Images Grant for Editorial Photography.

 

Nos ordinateurs, nos smartphones ont une durée de vie courte. Mais, une fois hors d'usage, que deviennent-ils ? Le recyclage de ces appareils est devenu une industrie. Cuivre, or, c'est pour certains le seul moyen de gagner leur vie, en les démontant complètement pour essayer de revendre tout ce qui a de la valeur. Nigeria, Inde, Pakistan, Chine, Stanley Greene nous montre les conditions déplorables de ce recyclage. Après avoir vu ce reportage, vous ne regarderez plus jamais votre téléphone de la même manière.

 

"Mon enquête sur le parcours des déchets électroniques, explique Stanley Greene, a commencé par hasard : Je me trouvais à Uummannaq au Groenland, en novembre 2010, sur les falaises qui dominent les icebergs. C'est de là que j'ai pu contempler les effets de la culture du jetable de la société d'aujourd'hui : rebuts divers, ordinateurs, lave-vaisselle, lave-linge, téléviseurs, chaînes hi-fi, fournitures de bureau, cuvettes de WC, camions, voitures, tout un bric-à-brac où passé et présent se télescopent avec l'avenir. Tous ces déchets provenaient de l'ancienne Union Soviétique, de l'Europe de l'Ouest et de l'Est, de l'Asie, transportés par de gros cargos qui s'en débarrassent là, au bout du monde. J'ai compris que certains des plus gros pollueurs du monde venaient ainsi empoisonner le Groenland. Et je me suis posé cette question : les hommes, dans leur course folle à la soi-disant modernisation, n'ont-ils pas souillé irrémédiablement notre planète, sans le moindre souci de l'avenir et des générations qui nous suivront sur cette terre ? Nous avons adopté une philosophie de "après nous le déluge", nous voulons nous enrichir, nous engraisser, en perdant de vue toute considération morale. Mais ce faisant, nous détruisons le monde.

C'est ce jour-là au Groenland, par une température glaciale, en regardant les icebergs fondre sous l'effet du réchauffement climatique, que je me suis interrogé sur le nombre d'appareils que mes amis et connaissances avaient pu acheter au cours de leur vie. Combien d'ordinateurs ? Combien de téléphones portables ? Combien de téléviseurs ? Combien d'i-Pod ?"

 

... Suite à l'église des Dominicains de Perpignan jusqu'au 16 septembre 2012 dans le cadre du 24ème Festival du Photojournalisme VISA pour l'Image..   

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 17:58

 

 

Ils cherchent Dieu, prônent la haine et le racisme, saccagent le paysage. Ces Etats d'Amérique, comme on les appelle parfois, sont des entités autonomes, et sont souvent aussi violemment divisés en leur sein que les populations qui y vivent.

Jim Lo Scalzo regarde son pays, les Etats-Unis, de l'extérieur, comme le ferait un étranger, et parcourt les Etats-Unis pour explorer tous ces extrêmes de la culture américaine qui contaminent peu à peu la beauté de la nature, les villes et les citoyens eux-mêmes.

 

Exposition de photos de Jim Lo Scalzo (Agence EPA), prises en Californie, dans l'Oklahoma, en Virginie, en Caroline du Nord, visible au Couvent des Minimes, rue Rabelais à Perpignan.

Entrée gratuite (jusqu'au 16 septembre).

 

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7 septembre 2012 5 07 /09 /septembre /2012 08:00

 

(Suite de notre article d'hier)

 

 

 

Le Centre d'Art Contemporain de Saint-Cyprien-Village (Pyrénées-Orientales) offre à voir jusqu'au 30 décembre 2012 une exposition sur le thème de la frontière et de son franchissement à travers l'écriture de deux grands hommes : Walter Benjamin et Antonio Machado.

 

- Walter Benjamin (1892-1940), philosophe allemand, a fait connaître à son pays les oeuvres de Baudelaire, Proust et Saint-John Perse en les traduisant dans sa langue maternelle. En octobre 1931, alors que l'Allemagne connait plusieurs changements de gouvernement dans une période troublée - les nazis ont obtenu 107 sièges au Reichstag en septembre de l'année précédente -, il écrit une Petite histoire de la photographie dans laquelle il décrit une photo représentant Franz Kafka enfant. Le premier ouvrage consacré à l'auteur de la Métamorphose vient de paraître et Benjamin qui s'intéresse depuis longtemps à cet auteur a notamment prononcé le 3 juillet 1931 un exposé radiophonique consacré à un recueil posthume de l'écrivain mort en Autriche en 1924 et qui s'intitule La Muraille de Chine. La description qu'il fait de cette photo de Kafka sera reprise et développée à plusieurs reprises, en particulier l'année suivante dans le texte Enfance berlinoise, où Benjamin s'identifie au sujet de l'image.

Le 30 janvier 1933, Hitler est nommé chancelier par le président Hindenburg. Walter Benjamin quitte l'Allemagne et s'installe à Paris. En septembre1940, il cherche à gagner les Etats-Unis par l'Espagne et le Portugal. Il disposait d'un laissez-passer pour traverser l'Espagne et se rendre à Lisbonne où il pensait embarquer pour les Etats-Unis. Le fait d'avoir réussi à fuir la persécution nazie et de se savoir libre l'avait poussé à se présenter aux autorités afin de régulariser sa situation. A la frontière, Benjamin se voit refuser son permis d'entrée en Espagne. Il devait disposer d'une autorisation de sortie du territoire français. Exceptionnellement et en raison de son état de santé, on l'autorise à passer la nuit à Port Bou. La police l'accompagne avec Henny Gurland et son fils Joseph jusqu'à l'auberge Francia. Le lendemain matin, on devra le renvoyer en France. Se sentant cerné, Benjamin se suicide dans la nuit. Il est enterré à la va-vite dans le cimetière catholique de Port Bou. La concession est réglée par Henny Gurland pour une période de cinq ans. Hannah Arendt, amie intime de Benjamin, se rendra plus tard au cimetière de Port Bou. Passés ces cinq ans, les restes du philosophe sont déposés dans la fosse commune du cimétière.

 

Les 15 et 16 septembre, à l'occasion des Journées du patrimoine, des visites guidées gratuites de l'exposition "Regard nomade sur l'oeuvre de Walter Benjamin et Antonio Machado" seront proposées à 10 heures 30 et à 15 heures 30.

 

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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 09:31

 

 

Le Centre d'Art Contemporain de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales) offre à voir une exposition sur le thème de la frontière et de son franchissement à travers l'écriture de deux grands hommes, Walter Benjamin, philosophe allemand né à Berlin en 1892, mort à Port Bou en 1940 et Antonio Machado, poète espagnol né à Séville en 1875, mort à Collioure en 1939.

 

Joël Capella, artiste contemporain, pose un regard nomade sur ces deux hommes :

 

- Antonio Machado naît à Séville (Andalousie) le 26 juillet 1875. Il séjourne plusieurs fois à Paris où il rejoint son frère Manuel (1874-1947) et où il rencontre le poète nicaraguayen Ruben Dario. A son retour en Espagne, il se lie d'amitié avec Juan Ramon Jimenez (1881-1958). En 1907, Machado obtient une chaire de français au lycée de Soria. Dans cette ville de Castille située à 1 063 mètres d'altitude sur les bords du Duero, il est professeur de français de 1907 à 1912. Là, il compose Campos de Castilla, recueil de poèmes auquel appartient La Tierra de Alvargonzalez, histoire en vers et en prose qui retrace un crime et l'erreur judiciaire qui s'ensuit et qui entraîne la mort d'un innocent colporteur. L'épouse de Machado décède prématurément. Il décide de quitter Soria et demande alors sa mutation au lycée de Baeza en Andalousie. Là, en 1916, il fait la connaissance de Federico Garcia Lorca. Le jeune homme n'est pas encore le poète et auteur de pièces de théâtre que nous connaissons. Ses premières oeuvres, parues en 1918, révèlent l'influence de Juan Ramon Jimenez qui publie ses textes dans une de ses revues. Plus tard, dans les années 30, Garcia Lorca crée une troupe de théâtre "La Barraca" afin de faire connaître le répertoire classique espagnol dans les profondeurs du pays. Répertoire classique mais pas seulement car il met en scène La Tierra de Alvargonzalez de Machado et la fait jouer par les acteurs de sa troupe. Federico Garcia Lorca éprouvait une profonde admiration pour la poésie de Machado. Mais la tournée de "La Barraca" est de courte durée. La guerre civile éclate le 18 juillet 1936 et Garcia Lorca meurt un mois après. Antonio Machado gagne la région de Valence puis se replie sur Barcelone en 1938. A la chute de Barcelone en janvier 1939, les Républicains fuient vers la frontière française. Machado fait partie de ceux-là. Il passe la frontière et arrive épuisé à Collioure où il meurt le 22 février.

 

- Demain dans notre prochain article, nous parlerons de Walter Benjamin.

 

L'exposition de Joël Capella est visible au Centre d'Art Contemporain, place de la République à Saint-Cyprien (le village) jusqu'au 30 décembre 2012. Pendant les journées du patrimoine les samedi 15 et dimanche 16 septembre 2012, des visites guidées (gratuites) de cette exposition "Regard nomade sur l'oeuvre de Walter Benjamin et Antonio Machado" se feront à 10 heures 30 et à 15 heures 30.

 

 

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5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 08:34

 

 

"Je sais ce que vous allez me répondre : "De quoi vous mêlez-vous, homme de la vieille Europe?" (1)

"Il prétend que l'Europe est vieille, mais c'est lui qui n'a jamais été jeune." (2)

 

 

- Aimer l'Amérique

 

"L'Amérique est si vaste, si multiple, que tu y trouveras tout, du très bon et du très mauvais, des raisons de l'aimer et des raisons de ne la pas aimer. Ton compte fait, je crois que tu l'aimeras. Tu l'aimeras parce qu'elle a été et demeure, la plus merveilleuse aventure de l'espèce humaine. Là, pour la première fois de leur histoire, des hommes déjà civilisés ont trouvé un continent vierge. Là, pendant trois siècles, ils ont vécu un conte des Millet et Une Nuits. Aujourd'hui, le pionnier n'a plus de forêts à défricher, mais il a des villes à rebâtir et il le fait dans le même esprit. Au moment de la guerre, les Américains ont défriché leurs usines, arraché les machines-outils devenues inutiles et ba^ti un monde nouveau. Tu aimeras leur courage et leur audace." (3)

"Quoiqu'on ne trouve pas dans les villes américaines autant de beauté qu'à Cambridge, Oxford, Salisbury ou Winchester, ces villes aux adorables reliques d'un bel âge, on y voit ici et là des beautés notables : là où les Américains n'ont pas tenté d'en créer. Où les Américains ont tenté de produire du beau, ils ont échoué de façon remarquable. Une des plus notables caractéristiques des Américains est leur manière d'appliquer la science à la vie moderne.

La plus superficielle ddes flâneries dans New York le démontre. L'Angleterre considère ses inventeurs comme des fous ou peu s'en faut, et trop souvent les inventions y mènent à la désillusion et à la pauvreté. L'Amérique honore ses inventeurs, et le chemin le plus rapide vers la richesse consiste à exercer son ingéniosité, à appliquer la science aux travaux des hommes. Les machines ne sont nulle part aussi délicieuses qu'en Amérique." (2)

 

- Les villes américaines  

 

"Certains te diront : "Toutes les villes américaines se ressemblent. Chacune possède sa belle école de briques rouges, son Woolworth, son marché Atlantic et Pacific, sa banque locale à colonnades grecques." C'est vrrai, mais ces analogies sont superficielles. Rien n'est plus différent d'une communauté anglo-saxonne, comme Boston ou Concord, qu'un ville mexicaine comme San Antonio, ou qu'une ville suédoise comme Minneapolis. Les vieilles villes du Sud, Richmond, Charleston, ne ressemblent ni à Chicago, ni à Detroit, et San Francisco ne ressemble à aucune autre ville au monde." (3)

"Les villes américaines sont indescriptiblement fastidieuses. Les Bostoniens prennent leur savoir de façon trop triste : pour eux, être cultivé signifie réussite plutôt qu'atmosphère ; leur centre, comme ils disent, est le paradis des fats. Chicago, pleine d'excitation et d'ennui, est une espèce de boutique monstrueuse. La vie politique de Washington est celle d'une sacristie. Baltimore distrait une semaine, Philadelphie horrifie par son provincialisme, et, quoiqu'on puisse y dîner, il est impossible de demeurer à New York." (2)

 

- L'homme et la femme américains

 

"En France, l'homme passe sans transition de l'état de collégien à l'état de vieillard. En Amérique, une âpre lutte oblige l'homme à vivre, dès l'enfance et jusqu'à la mort, dans l'âge du milieu, l'âge détaché de la mère. Il retrouve dans le mariage une mère devant laquelle il baisse la tête.

Lorsqu'un ménage de New York nous invite, lorsque l'ascenceur nous jette dans l'antichambre, la maîtresse de maison vient à notre rencontre. Un peu courbé, un peu anonyme, le mari se dissimule derrière elle." (1)

"Le mariage est une institution des plus populaires. L'Américain se marie jeune, l'Américaine, souvent ; ils s'entendent très bien. On a élevé les maris depuis l'enfance dans un système d'obéissance très élaboré, et leur vénération pour le sexe a quelque chose d'un chevaleresque de commande. Les épouses, elles, exercent un despotisme absolu, fondé sur l'autorité de la Femme et tempéré par le charme de la féminité." (2)    

 

Le travail manuel

 

"Les Américains n'ont aucun préjugé à l'égard du travail manuel. Entre le type de fermier, de l'ouvrier qualifié et celui de l'avocat, du médecin ou de l'industriel, la différence est moindre qu'en Europe." (3)

"Les hommes se consacrent aux affaires. Selon leur mot, ils ont "le cerveau devant la tête". Ils reçoivent inconsidérément les nouvelles idées.Ils bénéficient d'une éducation pratique. Nous fondons l'éducation des enfants sur les livres, mais, avant de pouvoir instruire leur intelligence, il faut leur en donner une. Les enfants ont une antipathie naturelle pour les livres ; le travail manuel devrait constituer le fondement de toute éducation. On devrait enseigner aux enfants à se servir de leurs mains, ce qui les rendraient moins aptes à la destruction et à la méchanceté." (2)

 

 

 

 

 

 

(1) Jean Cocteau, Lettre aux Américains (1949).

(2) Oscar Wilde, Impressions d'Amérique (1883), L'Homme américain (1887), L'Invasion américaine (1887).

(3) André Maurois, Conseils à un jeune Français partant pour les Etats-Unis (1947).

 

 

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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 06:52

 

 

 

PARIS.

. D'UN COUP DE PIQUE-GLACE au coeur le gérant du bar 12, rue Victor-Massé, a tué le manoeuvre Fernand Niclot qui lui avait jeté un lourd cendrier au visage.

. MORTELLEMENT BLESSEE au cours d'une collision d'autos, avenue de Tokio, Mme Germaine Rachon, 32 ans, 36 boulevard Exelmans, a succombé à Marmottan.

 

BANLIEUE.

. UN CAMION EST TOMBE DANS LA SEINE, à Conflans. Le chauffeur, André Rohart, quoique blessé a pu être repêché.

 

PROVINCE.

. COLLISION ENTRE TROIS AUTOS, près de Sens. Le maréchal des logis Fulgnant a été tué ainsi qu'une femme inconnue. Une autre femme et M. Dupin, d'Egriselles, sont grièvement blessés.

. DEVENU SUBITEMENT FOU, le manouvrier Eugène Lourdet de Beuvardes (Aisne), tue sa tante, âgée de 80 ans, à coups de revolver, blesse un voisin, met le feu à sa maison et se suicide.

 

 

Faits divers lus dans le journal PARIS-SOIR daté du lundi 4 septembre 1939. 

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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 09:08

 

 

Demain samedi 1er septembre, ouvrira au public la 24ème édition de VISA pour l'image, festival du photojournalisme dans différents lieux de Perpignan (couvent des Minimes, Eglise des Dominicains, Hôtel Pams...). La Médiathèque de Perpignan, 15 rue Emile Zola, présentera deux expositions jusqu'au 22 septembre :

 

- Dani Duch, fotografia de premsa (1979-2011) : Présentée en collaboration avec l'INSPAI, Centre de l'Image de la Diputacio de Girona, cette rétrospective se compose de 35 photos noir et blanc et couleur, au fil desquelles elle revient sur la carrière de ce photographe qui s'inscrit tout d'abord localement (Gérone et ses régions), puis au niveau national et international. Le fonds photographique de Dani Duch a été remis le 6 mars 2007 à l'INSPAI, où il a ensuite été décrit, catalogué et ordonné, restauré et numérisé, et enfin mis à la disposition du grand public. L'exposition met en évidence les changements techniques (avec le passage de l'argentique au numérique et la consolidation de ce dernier), mais aussi sociaux, politiques et culturels, que Dani Duch a vécus et assimilés de la fin de la dictature à ce jour.

 

- Le magazine Terre Sauvage, magazine leader de la presse nature en France, présente l'exposition Palmarès 2011 de son concours international de photographies et de reportages sur le thème de la relation de l'homme et de la nature, organisé avec l'Union internationale de conservation de la nature (UICN). Une vingtaine de panneaux présente les travaux de photographes aux multiples nationalités : des reportages en Inde, en Slovénie, à Madagascar illustrant le thème "nature et sociétés", des "histoires d'espèces" en France, au Brésil, en Inde..., des séries artistiques, des clichés à l'unité sur le thème des mammifères, des oiseaux, de la forêt...

 

 

 

La Médiathèque de Perpignan, 15 rue Emile Zola (tél : 04 68 66 30 22) est ouverte du mardi au samedi de 10 heures à 18 heures sauf le jeudi de 13 heures à 18 heures..

 

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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 10:04

005-copie-6Ouvert au public en 1833 dans l'ancienne université, le musée Rigaud a été réaménagé dans l'hôtel de Lazerme en 1979. Le musée porte le nom du peintre Hyacinthe Rigaud, né à Perpignan en 1659, qui fut le portraitiste attitré de Louis XIV. 

 

Les collections permanantes du musée présentent :

 

- Le gothique catalan, le premier âge d'or de Perpignan : La période gothique s'étend en Catalogne des débuts du 13ème siècle aux premières années du 16ème siècle. Elle constitue le premier apogée de la prospérité et du rayonnement de Perpignan et permet la première efflorescence d'un art spécifiquement perpignanais. Le royaume de Majorque (1276-1349) fait de Perpignan sa capitale continentale et forme la trame d'un imaginaire âge d'or.

 

- L'âge baroque, fracture d'âme : Depuis le 15ème siècle, Perpignan est pris en tenaille dans le cadre des rivalités franco-espagnoles. En 1659, la signature du traité des Pyrénées amène dans le giron de la monarchie française, le Roussillon, la Cerdagne et le Vallespir. A la fin du 17ème siècle, deux dynasties de peintres voient leur destin diverger. Alors que les Guerra restent bien implantés à Perpignan, les Rigaud font de Hyacinthe un peintre au destin exceptionnel, dont le succès parisien deviendra un idéal de réussite.

 

- Le tournant du 20ème siècle, le second âge d'or : L'arrivée du chemin de fer en 1858 et la destruction des remparts, débutée en 1904, font entrer la ville dans une véritable "Belle Epoque". Les artistes roussillonnais sont aux avant-postes de la modernité. Au cours des années 40-50, Cocteau, Dufy, Picasso séjournent dans la région, hébergés par une bourgeoisie roussillonnaise éclairée.

 

Le musée des Beaux-Arts Hyacinthe Rigaud se trouve 16 rue de l'Ange à Perpignan. Il est ouvert tous les jours sauf le lundi et certains jours fériés de 10 heures 30 à 18 heures.

 

Photo, dans le musée Hyacinthe Rigaud (Perpignan).

 

Le texte ci-dessus est extrait de la brochure Variation # 1, les Collections du musée Hyacinthe Rigaud, éditée par la mairie de Perpignan.

 

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