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9 août 2011 2 09 /08 /août /2011 10:51

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Entre la rue des Trois Journées et celle de la Révolution Française, les façades s'écartent et se dressent majestueuses pour faire honneur à un compositeur né à Liège en 1741, dont le nom a été donné à une place : Grétry. 

 

Après avoir reçu une formation musicale en Italie, André Modeste Grétry, est invité par Voltaire à aller à Paris où il obtient la protection de Marmontel, qui avait été lui-même été attiré dans la Ville-Lumière par l'auteur de Candide. Marmontel (1723-1799) est l'auteur de tragédies, de poésies, mais aussi de deux romans qui se voulaient philosophiques, "Bélisaire", réflexions en faveur de la tolérance et "les Incas", écrits contre l'esclavage. Grétry est né à Liège, et une maison du quartier d'Outre-Meuse porte une plaque commémorant sa naissance. "Ce sympathique petit immeuble Louis XV liégeois, aux étages à colombage, abrite une collection de souvenirs personnels, manuscrits, partitions, ainsi qu'une riche iconographie du compositeur liégeois (1741-1843). Reconnu comme 'le père de l'opéra-comique français' qu'il débarrassa des fioritures à l'italienne, Grétry avait conçu une phrase mélodique s'accordant parfaitement avec les paroles. Il eut de son vivant une rue à son nom, à Paris." (1) La place Grétry de Perpignan est animée le soir avec ses bars à tapas et à salades, et durant la journée, elle attire les passants car elle s'articule autour de quatre rues du quartier Saint-Jean (à deux pas de la cathédrale), d'abord est-ouest, bordées l'une de nombreux magasins de vêtements, l'autre de nombreuses galeries, et deux rues, nord-sud, l'une avec son restaurant aux spécialités nord-africaines et, en face, sa boutique d'artisanat japonais, l'autre avec un établissement restaurant-brocante où un vieux piano droit sait entraîner les danseurs entre des objets qui furent usuels dans un autre monde et un bar avec sa table en terrasse qui donne sur la rue de l'Argenterie.

 

 

(1) Extrait du guide "Liège de Simenon" par Jean-Denys Boussart.   

 

 

Photo, rue de la Révolution Française (Perpignan).

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8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 10:18

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Comme tous les lundis, il est temps, après avoir passé un dimanche de repos, de reprendre cahiers et crayons pour apprendre facilement l'histoire et la géographie, si riches et si intéressantes, de cette région catalane. Les réponses aux jeux proposés se trouvent dans les articles de ce blog. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le jeu des 7 erreurs : la vie d'ISAAC ALBENIZ 

 

Issac Albeniz est un compositeur espagnol qui est né en 1860 à Camprodon en Aragon. Durant sa vie, il a beaucoup voyagé : Barcelone, Cuba, Rio de Janeiro, Budapest, Weimar, Madrid, Grenade. Cependant, il n'est jamais allé aux Etats-Unis. Il s'installe à Paris à partir de 1883 ; une plaque sur un immeuble de la rue du Ranelagh rappelle qu'il a habité là pendant plusieurs années. Avec Manuel de Falla, qui est né seize ans avant lui, Albeniz a été l'artisan du renouveau de la musique espagnle au 19ème siècle. Il composait ses oeuvres à la guitare car il ne savait pas jouer du piano. Il est mort à Grenade en 1946.

 

 

PERPIGNAN : VRAI ou FAUX ?

 

. Le musée Hyacinthe Rigaud se trouve rue du Musée.

 

. Ce musée porte le nom d'un musicien très célèbre au 17ème siècle.

 

. Dans la cour de l'Hôtel de Ville de Perpignan, il y a une statue d'Aristide Maillol, la Méditerranée.

 

. George Sand n'est jamais venue à Perpignan.

 

. Perpignan est une ville de 500 000 habitants.

 

. Picasso et Raoul Dufy ont eu leur atelier à Perpignan.

 

. Perpignan se trouve à 40 kilomètres de la mer Méditerranée.

 

 

ESPAGNOL : petits rappels du bon temps du collège

 

. Le verbe llevar (emporter, emmener) s'utilise de différentes façons. Si on porte sur soi un vêtement bleu, on dira : Llevo un jersey azul (je porte un pull-over bleu) ; si on emporte des livres avec soi, on dira : Me llevo todos los libros... (j'emporte tous les livres) ; si quelqu'un veut aller en promenade avec vous, il vous dira : Llevame de paseo contigo (emmène-moi en promenade avec toi). Mais le verbe llevar s'utilise aussi quand on calcule une opération : je retiens deux se dit : me llevo dos.

 

A la semaine prochaine !      

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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 09:22

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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 09:29

 

Dans nos articles des 31 juillet et 2 août 2011, nous avons reproduit l'article que Jean Moisson avait écrit il y a vingt ans sur l'histoire de l'installation de Français de France dans l'Illinois au début du 18ème siècle. Jean Moisson, après un voyage dans les Etats du nord des Etats-Unis, a relaté pour la gazette de l'association France-Louisiane-Franco-Américanie, ses nombreuses rencontres avec les descendants de ces Français de France. Aujourd'hui, nous retranscrivons celui qu'il avait écrit sur nos cousins du Missouri, Etat du Middle West, au nord de l'Arkansas, qui a pour surnom "Show me State" et pour capitale Jefferson City. Rappelons que Jean Moisson a été pendant plus de deux décennies administrateur de cette association, et aussi vice-président et qu'il est décédé le 26 mai dernier.

 

"C'est par la Vieille Mine, aujourd'hui Old Mines, que j'ai commencé mon périple, accueilli et guidé par Annie Pagé-Pashia, présidente de la Société Historique de la région de la Vieille Mine. Bien qu'elle n'ait plus souvent l'occasion de s'exprimer en français - notre correspondance, avant mon arrivée s'était faite en anglais - c'est dans notre langue, archaïque et émouvante, à la fois, qu'elle me souhaita la bienvenue, lorsque j'arrivai de nuit, à la maison de bois isolée, en retrait de la route. En effet, si vous allez un jour à la Vieille Mine, ne cherchez pas le centre-ville ! La commune s'étend sur plusieurs miles, de part et d'autre de la 'route un' - Highway 21, de Saint Louis à Potosi - avec un habitat très disséminé, dans un cadre où prairies et forêts alternent.

A proximité immédiate de l'église catholique St-Joachim, 'coeur' de la commune, se trouve une vieille maison de bois, à la peinture rouge défraîchie, sur la porte de laquelle on peut lire 'Bonjour'... Au-dessus de l'auvent de bois, une plaque ronde, avec, sur fond bleu, une fleur de lys en son centre, porte la mention : 'La Brigade à Renault 1723'.

Sur le grand terrain proche se déroule, chaque année, en mai, la 'Fête à Renault', un rendez-vous de deux jours, dans un cadre où ont été reconstruits deux fours à pain, sur le modèle de ceux que bâtirent les premiers Français arrivés dans la région.

Dans des costumes d'avant la guerre de Sécession, les femmes ouvrent la fête, en cuisant le pain dans les fours ; les activités de ces deux jours comportent, entre autres, des tirs de mousquets à la poudre noire, des festivals de musique, des concours de 'violonneux' et la vente ou l'exposition d'articles artisanaux dits de l'époque coloniale, avec, bien sûr, la dégustation d'une abondante nourriture cuite sur place, sur des feux de bois. Sur l'une des affiches annonçant l'événement, on peut lire : Venez nous ouère et on vas passer un bon temp. C'est une affaire pour tout le monde. Vous pouvez trouver la bonne musique française et irlandaise, la bonne manger, et puis tout sorte de choses.

Une autre tradition perpétuée à la Vielle Mine, et dans d'autres lieux, telle la ville de Prairie du Rocher, est celle de la 'Guillonnée'. La nuit du 31 décembre, des groupes vont, de maison en maison, costumés et le visage noirci au bouchon brûlé, chanter la 'Guillonnée', accompagnés d'un violonneux. La coutume en serait très ancienne, et venue de France, remonterait au Moyen Age. Annie Pagé-Pashia, nous explique, qu'à l'origine, le but de la Guillonnée était de recueillir argent et nourriture pour le bal qui avait lieu dans les jours suivants.

Les contes et chansons folkloriques français animaient les veillées quand plusieurs familles se réunissaient, chez l'une d'elles, au début du siècle. Peut-être auraient-ils complètement disparu sans le remarquable travail fait, dans les années 30, par un Canadien, Joseph Ménard Carrière, qui vint sur place les enregistrer sur des rouleaux de cire. Ces rouleaux, retrouvés par le Dr Rosemary Thomas, furent recopiés sur bandes et vinrent enrichir les archives de la Société Historique de la région de la Vieille Mine.

C'est ainsi qu'Annie Pagé-Pashia pu reconnaître la voix de son père, Ben Robart, qui avait, quelques cinquante ans plus tôt, chanté ces chansons pour Joseph Médard Carrière. Rosemary Thomas a également traduit en anglais une vingtaine de contes recueillis par Carrière, contes qui ont été publiés dans les deux langues, par les Presses de l'Université du Missouri, en 1982, sous le titre : 'It's good to tell you'. L'un d'eux commence par ces lignes : C'est bon d'vous dire eune fouès c'étaient ein vieux pis eune vieille. Sontaient pauv's. L'mangeaient rien des fèves, l'vieux pis la vieille. Il avait s'mé des fèves, l'vieux La Fève. I'nn'a ane qui a ranmé là-bas en l'air... A sa lecture, je revivais les vacances de ma petite enfance, au coeur de la Normandie rurale.

Au cours de ce trop bref séjour en Missouri, j'ai également eu le privilège de la visite de Peter 'Pete' Boyer. Cet homme jovial, dont la carte de visite porte la mention : 'vieux homme français', à lui seul, eût mérité le voyage. Conteur, violonneux, joueur de guitare à cordes d'acier, folkloriste, et joueur d'harmonica, il est une célébrité locale.

Ainsi s'est perpétué, après plus de 250 ans, l'héritage culturel français de cette région du Missouri. Un journal local affirmait, il y a quelque cinq ans, que 90 % de la population de la région de la Vieille Mine était de descendance française. Ces quelques lignes n'ont pas d'autre ambition que de leur rendre hommage et de vous les faire mieux connaître."   

 

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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 08:41

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Il fallut environ vingt-quatre heures au couple Mackintosh pour aller de Londres à Perpignan, d'abord en bateau, puis en train de nuit, avant de contempler le lever du soleil sur l'étang de Salses et de Leucate où s'étaient réfugiés des milliers de flamants roses. Lui, Charles Rennie Mackintosh (1868-1928), architecte renommé avant de tomber dans l'oubli et de connaître les affres des carnets de commandes vides ; elle, Margaret MacDonald (1864-1933) qui avait connu son futur mari à la Glasgow School of Art où elle apprenait le dessin. Il était dépresssif, elle était asthmatique, et tous deux avaient besoin de se reposer et de faire une cure de jouvence et de bienfaits. Après un séjour dans la station thermale d'Amélie-les-Bains, ils se promenèrent à la découverte du département des Pyrénées-Orientales et élirent domicile à Port-Vendres à partir de 1925. La ligne ferroviaire entre Perpignan et Port-Vendres existait depuis 1867. Elle avait été construite principalement pour des raisons économiques, pour l'embarquement et le débarquement des marchandises à destination ou en provenance de l'Algérie. Port-Vendres tiendrait son nom de Portus Veneris, le Port de Vénus, port romain dont les fonds sont encore tapissés d'amphores et de pièces de monnaie. Mais, si le port a été l'objet de la plus grande attention de la part des princes espagnols, il s'est trouvé envasé quand le Roussillon devint Français par le traité des Pyrénées de 1659, les autorités lui préférant le port voisin de Collioure. C'est surtout sous le règne de Louis XVI et l'action de son envoyé spécial dans la région, le maréchal de Mailly, que le petit port va renaître. Quelques travaux, interrompus par la Révolution, sont entrepris pour essayer de transformer le village en une ville nouvelle et moderne. Des casernements sont construits et un obélisque est érigé en l'honneur du roi de France. Les quatre faces du pied de l'obélisque sont ornés de bas-reliefs dont un représente l'indépendance des Etats-Unis. On y voit les habitants de la ville de Boston rassemblés sur le rivage qui tendent les bras vers le vaisseau français qui leur porte le traité qui assure aux peuples des Etats-Unis leur indépendance. Ce monument terminé en 1780 est le seul de France consacré à l'Indépendance des Etats-Unis proclamée quatre ans plus tôt. La ville de Port-Vendres est jumelée avec celle de Yorktown en Virginie (Etats-Unis). Quand Charles Rennie Mackintosh arrive à Port-Vendres en 1925, la ville est un important port de commerce. Depuis la rue du Soleil, il regarde les quais et les immeubles qui les bordent, avec derrière les collines où poussent principalement la vigne. Il pourrait se croire en Grèce, à Mytilène, dans la mer Egée, une île montagneuse aux plaines fertiles où poussent les arbres fruitiers et la vigne,  lieu enchanteur qui vit naître la poétesse Sappho au 7ème siècle avant notre ère, qui composa des odes dont celle dédiée à Aphrodite, déesse grecque le l'amour et de la fécondité, assimilée à la Vénus romaine, dont Port-Vendres porte le nom : "Peu avant l'aurore aux sandales d'or ; Aphrodite et les amours aux paroles douces ; et des pois d'or poussaient sur le rivage ; la cigale de sous les ailes elle verse un chant strident, quand la chaleur répandue." (1) La rue du Soleil, Charles Rennie Mackintosh l'a peinte en 1926 depuis le quai où s'amarrent les ferrys en provenance d'Afrique et d'ailleurs (Hunterian Art Gallery, University of Glasgow). La rue du Soleil regarde à présent vers l'hôtel de ville, ancienne maison qui a appartenu à Jules Pams, avocat, conseiller municipal de Perpignan, qui fut plusieurs fois ministre et candidat à l'élection présidentielle de 1913. Si la façade a subi des mutilations par les destructions de la Seconde guerre mondiale, la salle des mariages conserve encore un beau décor peint, oeuvre de Paul Gervais. Autour du port, des reproductions des oeuvres de Charles Rennie Mackintosh ont été placées et c'est un véritable itinéraire restrospectif que l'on peut suivre depuis le Fort Mailly jusqu'à la criée. Un petit centre de documentation peut être visité deux jours par semaine dans le Dôme, sur la route de Collioure. Charles Rennie Mackintosh quitte Port-Vendres pour toujours en 1927 ; il décède à Londres l'année suivante. Aujourd'hui, Port-Vendres est toujours un important port de commerce mais aussi une escale pour les bateaux de croisière. D'autres peintres, comme Marc Doury, qui expose souvent dans le Dôme, mais aussi en permanence à la Callan Fine Art Gallery à La Nouvelle Orléans en Louisiane, perpétuent l'image d'une ville qui a su attirer les artistes par sa lumière et ses couleurs, " ce magnifique pays teinté de rose" comme le disait Margaret, l'épouse de Mackintosh.     

 

(1) Extrait d'un poème de Sappho repris par la chanteuse Angélique Ionatos dans un disque sorti en 1991, "Sappho de Mytilène".      

 

 

Photo, non loin de Port-Vendres, la côte rocheuse et déchiquetée entre Collioure et Cerbère.

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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 14:44

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Ceci est le second volet (*) de l'article consacré à l'histoire de ce port militaire et de commerce qu'est Port-Vendres, qui se trouve à deux kilomètres de Collioure dont il a fait partie intégrante jusqu'en 1823 avant d'en être détaché et de devenir une commune à part entière. Ce nom de Port-Vendres viendrait de Portus Veneris, le Port de Venus, port romain dont les fonds sont tapissés d'amphores et de pièces de monnaie, quelquefois exposées au public. L'histoire de Port-Vendres se confond avec celle de l'Espagne puis, à partir de 1659, date du traité des Pyrénées et du rattachement du Roussillon à la France, avec cette dernière. Le maréchal Vauban comprend tout de suite l'importance que ce port peut prendre par sa situation géographique, par son mouillage sûr et par le fait que son entrée est facile même par les mers les plus mauvaises. Mais, et si un fanal, toujours visible quoique transformé au fil des siècles, est construit, on préfère privilégier Collioure et le port, faute d'entretien, se trouve vite envasé. Au cours des premières années du règne de Louis XVI, "le maréchal de Mailly remit sur le tapis les idées de Vauban, et obtint quinze années d'exception de tout impôt pour ceux qui voudraient bâtir Port-Vendres. Dès 1775, on avait travaillé au curage du port et les travaux continuèrent encore en 1786 ; mais sauf quelques constructions indispensables, telles que batteries, magasins, etc. , et un obélisque en marbre des Pyrénées, élevé en l'honneur de Louis XVI, la ville ne s'agrandit guère, malgré la munificence royale". (1) Cet obélisque s'élève touours fièrement sur la place devant le Dôme, ancien casernement, aujourd'hui lieu pour des expositions diverses. Ce monument est le seul, dans toute la France, qui fait référence à l'indépendance des Etats-Unis. Précisons que la ville de Port-Vendes est jumelée avec celle de Yorktown en Virginie (Etats-Unis). Les quatre faces du pied de l'obélique sont ornées de bas-reliefs qui représentent l'abolition de la servitude en France, la restauration de la marine française, la liberté du commerce maritime et l'Amérique indépendante. Attardons-nous sur ces deux derniers bas-reliefs : Celui dit de "La liberté du commerce maritime" représente le génie de la France et celui de la liberté qui, planant au-dessus des mers, font connaître aux navires de toutes les nations la liberté du commerce due à la protection de Louis XVI. Celui dit "L'Amérique indépendante" est dédié aux habitants de Boston et aux peuples des Etats-Unis rassemblés sur le rivage, qui tendent les bras vers le vaisseau français qui leur porte le traité qui asssure leur indépendance.

La Révolution de 1789 paralyse ce grand mouvement de transformation de la ville et Port-Vendres ne revient sur le devant de la scène maritime qu'au moment de l'expédition d'Alger de 1830. "A partir de 1836, on effectuait les premiers travaux de restauration et d'agrandissment et le port allait devenir un des ports les plus sûrs et les mieux abrités de la Méditerranée. Le général de Castellane (déjà cité dans notre article du 13 juillet 2011) s'était efforcé de creuser le port de Port-Vendres. De même que le général de Castellane, Arago s'était constamment occupé de Port-Vendres malgré les antagonismes entre lui et le préfet." (1) Arago considère durant la décennie 1830/1840 que "Port-Vendres doit être aménagé et doit continuer à jouer un rôle majeur pour les relations entre la France et l'Algérie au moins dans le domaine militaire mais pour ce qui concerne le port de commerce, Arago préconise le site du Bourdigou dont la situation est plus centrale, plus facile d'accès". (2) (voir l'article sur le Bourdigou daté du 13 mai 2011 dans le blog de michel.cristofol.over-blog.com).   

"Par suite des troubles qui avaient lieu en Espagne au mois de mai 1843 (voir notre article du 3 mai 2011), beaucoup de réfugiés arrivaient à Port-Vendres. Le maire de Port-Vendres avait empêché le général Villalonga de débarquer, parce qu'il n'avait pas de passeport pour la France. Le général de Castellane, de son côté, avait recommandé au commandant de la place de Port-Vendres la plus grande politesse vis-à-vis des réfugiés. De Castellane désirait accueillir les réfugiés de toutes les opinions et invitait à dîner tous ceux de marque quels qu'ils soient. Depuis dix ans que le général commandait sur cette frontière il avait toujours agi ainsi. Il avait l'aval du maréchal Soult, mais pas du gouvernement français. La situation vis-à-vis de l'Espagne était assez délicate. Du reste le grand système de Guizot et de Duchâtel à ce moment, consistait à ne pas donner d'ordres pour laisser à leurs agents toute la responsabilité et pouvoir au besoin les désavouer. Le préfet des Pyrénées-Orientales était toujours à dessein laissé sans instructions pour tout ce qui concernait l'Espagne. Pendant la situation délicate dans laquelle on s'était trouvé depuis trois ans sur cette frontière, on accusait rarement réception au préfet de ses rapports. C'est ainsi que le préfet avait appris par le général lui-même que la reine Christine devait passer à Perpignan et que les honneurs royaux devaient lui être rendus. Le général le fit avec un tact digne de tous les éloges." (1)

Port militaire, Port-Vendres va devenir un port très important de débarquement et d'embarquement de marchandises grâce au commerce avec l'Algérie et ce transit ne va pouvoir se faire qui si est construite une voie de chemin de fer le reliant à d'autres villes de France. Une loi de juin 1842 prévoit la construction d'une voie ferrée reliant Bordeaux à Marseille via Sète et Montpellier. L'esprit de cette loi est, à terme, la création d'un embranchement vers Perpignan puis vers Port-Vendres, port plus proche d'Alger que Toulon (115 lieues contre 135), et d'Oran (152 lieues contre 177). Le département des Pyrénées-Orientales produit et exporte des vins, des eaux de vie, des laines, des huiles, des blés de semence, des farines et des luzernes, des salaisons, des lièges, des fers, du bois, du marbre et reçoit en échange des céréales, des têtes de bétail, des bois de construction, de la briquetterie, etc. Il faut ajouter les produits de l'horticulture dont le développement est destiné à augmenter dans des proportions importantes. Le 20 février 1858, le premier train en provenance de Narbonne entre en gare de Perpignan, alors située au Vernet. Mais dès 1846, l'idée que Perpignan n'est qu'une étape dans la construction du réseau départemental s'impose dans les esprits. On se doit de relier le réseau français au réseau espagnol terminé entre Murcie à Figueres. On estime alors que la liaison entre les deux pays doit se faire par le col du Perthus ; Port-Vendres serait alors raccordé seulement à des réseaux secondaires. Mais pour des raisons économiques, on délaisse le tracé sous les Pyrénées (qui sera repris plus d'un siècle plus tard ; voir nos articles sur l'inauguration de la ligne Perpignan-Figueres de décembre 2011) et on construit la voie ferrée le long de la mer : Argelès, Collioure, Port-Vendres, Banyuls, enfin Cerbère avant la ville espagnole de Port Bou. En faisant passer la ligne principale par Port-Vendres et en la reliant à la ligne espagnole, les Pyrénées-Orientales et la Compagnie du Midi profitent ainsi du développement du commerce entre la France et l'Algérie sans négliger la relation avec l'Espagne. J. Garau écrit en 1853 dans son "Avenir du chemin de fer de Narbonne à Perpignan" : "L'avenir de Port-Vendres prend sa source dans d'autres intérêts non moins puissants encore, ceux de nos possessions d'Afrique. (...) Si Port-Vendres est un des points les plus rapprochés de l'Algérie, Oran est celui des points de la côte dont Port-Vendres est le plus voisin ; eh bien ! les destinées d'Oran et de Port-Vendres doivent se lier étroitement, elles se lieront par la force des choses." La ligne Perpignan-Port-Vendres est inaugurée en 1867 et la relation entre Cerbère et Port Bou est inaugurée en 1878. Port-Vendres devient ainsi un important port de commerce. Entre 1925 et 1927, le peintre Charles Rennie Mackintosh y séjourne avec son épouse et peint plusieurs toiles qui font l'objet d'un itinéraire dans plusieurs points de la ville. Le Dôme, construit par Mailly sous le règne de Louis XVI, est un centre d'exposition pour les peintre locaux dont Marc Doury qui expose aussi en permanence à la Callan Fine Art gallery, 240 Chartres Street, à La Nouvelle Orléans en Louisiane. Les installations portuaires de Port-Vendres sont en grande partie détruites durant l'occupation allemande. Mais on ne peut pas clôre ce chapitre sur Port-Vendres sans parler de Jules Pams. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais cet avocat, conseiller municipal de Perpignan a été plusieurs fois ministre et aussi candidat à l'élection présidentielle de 1913. Laissons Jacques Chastenet nous raconter la campagne pour la course à l'Elysée dans son livre "la France de M. Fallières" : "Le 15 janvier, avant-veille de la date fixée pour l'élection, a lieu au Luxembourg, conformément à la tradition, une réunion préparatoire officieuse où ne sont admis que les sénateurs et les députés appartenant aux groupes de gauche.

Les adversaires de Poincaré hésitent encore entre plusieurs candidats possibles : Ribot, l'éminent doctrinaire du libéralisme, Deschanel, qui vient de brillamment reconquérir la présidence de la Chambre, Antonin Dubost, président du Sénat, Jules Pams enfin, le ministre de l'Agriculture. Ce dernier est un fort aimable homme, très riche et parfaitement inoffensif. Clemenceau se prononce pour lui 'parce que, ricane-t-il, c'est le plus bête'.

On vote. Au dépouillement, Poincaré arrive en tête, suivi de près par Pams. Les autres ne viennent qu'ensuite. Personne n'a la majorité absolue.

Il est procédé à un deuxième tour. La plupart des antipoincaristes font bloc sur le nom de Pams qui obtient onze voix de plus que Poincaré.

Troisième tour : c'est par quatorze points que Pams distance cette fois son concurrent. On s'en tient là bien que la majorité absolue n'ait pas été atteinte, une trentaine de suffrages s'étant encore égarés sur les noms de Ribot et de Deschanel." On demande alors à Poincaré de retirer sa candidature ce qu'il refuse ; Poincaré est élu Président de la République au premier tour de scrutin par quatre cent quatre-vingt-trois voix sur huit cent septante-dix votants.       

 

 

(*) Voir la première partie dans notre article du 18 juillet 2011.

(1) Extrait de "La Côte Vermeille" par Henry Aragon (1928).

(2) Extrait de "Le département des Pyrénées-Orientales" par Auguste Taillefer (1891). 

 

Photo, bas-relief représentant l'Indépendance de l'Amérique au pied de l'obélisque de Port-Vendres (Pyrénées-Orientales). 

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2 août 2011 2 02 /08 /août /2011 09:51

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Jean Moisson, au cours de ses nombreux voyages dans le nord des Etats-Unis, est allé à la rencontre des communautés francophones et des communautés de descendants de Français de France et du Québec qui vivent dans des villes et des villages aux noms qui ne nous sont pas inconnus comme Cadet, Fertile, Bellefontaine, etc. Cet article est la suite de celui commencé le 31 juillet, quand Jean Moisson (1929-2011), qui fut vice-président de l'association France-Louisiane-Franco-Américanie, retrace le parcours d'un certain Philippe François Renault qui a quitté la France en 1720 pour exploiter des sites miniers dans l'actuel Etat de l'Illinois :

 

" S'arrêtant à Saint-Domingue, alors colonie française, il y acheta une centaine d'exclaves pour augmenter sa capacité de production et remonta, en bateau, le Mississippi jusqu'au Fort de Chartres, sur a rive est du fleuve, où il arriva en 1721. Il y reste jusqu'en 1723, terminant ses préparatifs d'exploitation et, ayant obtenu une concession sur les terres situées à l'ouest du fleuve, commence réellement à les exploiter en 1723.

Ses deux plus grands fours furent établis à La Vieille-Mine et à La Mine-La-Motte mais les voyageurs de  cette région, dans les toutes premières années du 19ème siècle, s'accordent tous à dire qu'il avait exploité de si nombreux sites que toute la région était couverte par ses mines de plomb.

Transporté à dos de cheval jusqu'au Mississippi, le plomb gagnait La Nouvelle-Orléans en bateau.

Jusqu'en 1735, il n'y eut aucune ville sur la rive ouest, d'où le plomb était embarqué, et l'on fonda Sainte-Geneviève, cette année-là, pour servir de port d'embarquement.

Cependant, en dépit du courage et des efforts de Renault, son entreprise s'avéra déficitaire en raison des coûts élevés du transport fluvial et, en 1742, la Compagnie Saint-Philippe qui le commanditait s'effondra et Renault, ruiné, regagna la France.

Il est aujourd'hui établi que certains compagnons de Renault restèrent dans la région, exploitant les mines à temps partiel tout en pratiquant cultures et exploitation forestière.

Après la cession, aux Anglais, des territoires à l'est du Mississippi de nombreux Français de Kaskaskia et de Fort de Chartres émigrèrent sur la rive ouest alors sous contrôle espagnol - ce que la plupart ignoraient -.

Entre 1760 et 1800, les Espagnols encouragèrent les migrations des catholiques et nombre de Français gagnèrent cette région où ils représentèrent la majorité des habitants." 

 

 

Photo, "transporté à dos de cheval jusqu'au Mississippi, le plomb gagnait La Nouvelle-Orléans en bateau".

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1 août 2011 1 01 /08 /août /2011 08:07

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Aujourd'hui 1er août, commence pour ce blog le temps de la détente, des jeux au soleil, pour la plage et les pique-niques. Les solutions à tous ces jeux se trouvent dans des articles déjà publiés dans ce blog. A vos marques et bonnes vacances à toutes et à tous ! 

 

 

Le jeu des 7 erreurs : la vie de Hyacinthe Rigaud.

 

Hyacinthe Rigaud, sculpteur, est né à Paris en 1659. Il a fait beaucoup de bustes dont celui de Louis XVI. Il est contemporain des sculpteurs Coustou et Coysevox. On peut admirer ses oeuvres au Musée d'Orsay à Paris. Un musée lui est aussi consacré à Perpignan où il est mort en 1789. Il est le père de l'humoriste Jean Rigaud.

 

 

Histoir'géo des Pyrénées-Orientales : VRAI ou FAUX ?

 

. Les Orgues d'Ille-sur-Tet peuvent être entendues tous les dimanches dans l'église du village.

 

. Le chanteur Cali est né à Vernet-les-Bains.

 

. L'Homme de Tautavel est un film de Philippe de Broca avec Jean-Paul Belmondo.

 

. Le sculpteur Aristide Maillol est né à Banyuls-sur-Mer.

 

. Le Canigou culmine à 4 807 mètres.

 

. Certaines parties du cloître de Saint-Michel-de-Cuxa se trouvent au Musée des Cloîtres de New York.

 

. La ville de Perpignan est jumélée avec celle de Lake Charles en Louisiane.

 

 

ESPAGNOL : VRAI ou FAUX ?

 

. Les verbes venir, dormir se disent en espagnol : venir, dormir.

 

. Le verbe 'salir' (sortir) fait, à la première personne du présent de l'indicatif, 'salo'.

 

. Le verbe 'saber' (savoir) fait, à la première personne du présent de l'indicatif, 'sabo'.

 

. Ce même verbe fait, à la première personne du subjonctif présent, 'sepa'.

 

. Le verbe 'mover' (bouger) se dit à la première personne du présent de l'indicatif : 'Movida'.

 

. Jouer se dit 'jugar', mais si on joue d'un instrument on dit 'tocar'.

 

. 'Hola' signifie qu'on en a assez pour aujourd'hui.

 

 

A la semaine prochaine !

 

 

 

   

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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 15:38

 

Jean Moisson, qui fut pendant plus de deux décennies, administrateur de France-Louisiane-Franco-Américanie, et même vice-président pendant quelques années de la dite association, a effectué dès son élection au conseil d'administration des voyages privés dans les Etats des Etats-Unis où vivent encore des communautés francophones, et a guidé des groupes à travers la Nouvelle Angleterre pour faire connaître aux Français cette terre où vivent encore des descendants de Français de France et/ou du Québec (voir nos articles des 26 et 27 juillet 2011). L'article qui suit cette brève introduction montre combien la survivance de la langue française est importante dans le nord des Etats-Unis aussi bien chez les gens que dans la toponymie des villes et des villages. Si en Louisiane, on peut, comme en France, se trouver aisément à Charenton, à Meaux, à Pontchartrain, à Abbeville (voir notre article du 16 juillet 2011), on peut trouver de même des villes aux noms qui ne nous sont pas inconnus dans le nord des Etats-Unis. C'est ce que Jean Moisson expliquait dans un article paru dans la gazette de l'association France-Lousiane au début des années nonante : 

 

"Ce jour-là, je quittai La Vieille-Mine, proche de l'ancienne Mine-à-Breton, et passai successivement par Cadet, Fertile, Bellefontaine, Terre-du-Lac, Bonne Terre, Rivière-aux-Vases pour gagner Sainte-Geneviève, au bord du fleuve, et, sur l'autre rive, me rendre au Fort de Chartres, sur le territoire de la commune de Prairie du Rocher. Etais-je en Normandie ? En Val de Loire ? Ce fleuve était-il la Seine ou la Loire ? La signalisation routière me rappela alors que je quittai le Missouri pour entrer dans l'Illinois et que le grand fleuve n'était autre que le Mississippi. Pourtant, cette belle région, forestière et agricole, fleurait bon la France., en ce bel après-midi d'octobre, avec tous ces villages ou lieux-dits, aux noms familers, que je traversais.

Depuis plusieurs années, je brûlais de connaître cette région des Etats-Unis, située à quelque 100 kilomètres au sud de Saint-Louis, dont on m'avait dit que la présence française y avait été très importante, dès les premières décades du 18ème siècle, et qu'elle s'y refusait à disparaître, encore de nos jours, bien que laminée par le 'melting pot' et la puissance des médias anglophones.

Aujourd'hui, les mines ne sont plus qu'un mauvais souvenir, mais, bien qu'on ne parle pratiquement plus français - à l'exception de quelques personnes âgées, fières de leur héritage - d'aucuns s'emploient à perpétuer quelques traditions et s'efforcent de préserver leur héritage culturel.

J'ai eu le privilège de rencontrer quelques-uns de ces témoins d'un passé auquel ils sont tellement attachés : leur accueil fut vraiment familial et, les quittant après un trop bref séjour, je pensais déjà quitter de vieux parents à peine retrouvés.

Les deux premières communautés françaises qui s'établirent dans le moyen Mississippi furent Kahokia, en 1699, et Kaskaskia, en 1700, toutes deux sur la rive est du fleuve. Mais c'est surtout à partir de 1723, avec l'arrivée de Philippe François Renault, que les Français s'établirent sur la rive ouest, attirés par les riches gisements de minerai de plomb dont l'existence avait été révélée quelques années plus tôt.

Philippe François Renault était le fils d'un riche maître de forges de Cousoire, en Picardie. Il quitta la France en 1720 avec ce qui pouvait alors paraître comme un énorme corps expéditionnaire à une époque où seulement quelque vingt ou trente soldats tenaient l'ensemble des forts avancés de 'Louisiane'.

En effet, il s'embarqua avec deux cents ouvriers et les outils et équipements miniers dont il pouvait avoir besoin pour son aventure américaine.

Il embarqua même des milliers de briques, frappées à son nom, pour construire ses fours à son arrivée sur les sites miniers. Une de ces briques a été retrouvées dans les années 1930, à La Vieille-Mine (aujourd'hui 'Old Mines') à l'emplacement dont on pense qu'il fut le siège des fours de Renault."

 

A suivre... 

 

   

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30 juillet 2011 6 30 /07 /juillet /2011 08:18

 

 

J'ai appris, hier, le décès de Jean Moisson, survenu le 26 mai dernier. Croyez bien, chères lectrices et chers lecteurs, que si j'avais eu connaissance plus tôt de cette bien triste nouvelle, j'aurais tout de suite écrit l'article que vous êtes en train de lire. Mais comme mieux vaut tard que jamais, je me devais de placer cet hommage à la une et ne pas, même après deux mois, le reléguer dans une quelconque page intérieure. Jean Moisson, ce nom ne vous dit peut-être rien, et pourtant il fut, au sein de l'association France-Louisiane-Franco-Américanie (1) l'un des chaînons les plus vaillants pour faire entendre ce que francophonie aux Etats-Unis veut dire. 

J'ai fait la connaissance de Jean Moisson en 1986, lorsque nouvel adhérent de l'association France-Louisiane, tel était son nom à l'époque, il  pose aussitôt sa candidature au conseil d'administration. C'est le temps où une nouvelle vague déferle sur cette association créée neuf ans plus tôt, avec Jean Moisson, bien sûr, mais aussi avec Hélène Durand (voir notre article du 26 juillet 2011) et Michel Texier. 423 voix se portent sur son nom sur 513 votants. Il prend immédiatement ses marques dans ce conseil renouvelé lors de l'Assemblée générale du 15 novembre 1986, en devenant membre de la commission "audiovisuel" - photographe amateur mais passionné, il a créé de nombreux diaporamas, avec ses deniers personnels, pour illustrer les conférences données par l'association -, et de celle des "Franco-Américains", présidée par Louise Péloquin, et dont il deviendra vite le co-président. Attaché à la francophonie aux Etats-Unis, il effectue de nombreux voyages en Nouvelle Angleterre et dans le Middle West (Michigan, Wisconsin, Minnesota, Illinois), c'est-à-dire dans les Etats où survivent encore des communautés francophones. Au retour de ses voyages, il demande à ce que le nom de l'association soit modifié, les communautés francophones du nord des Etats-Unis ne se reconnaissant pas dans l'appellation France-Louisiane. "Très vite, cependant, écrit-il le 21 septembre 1988, il est apparu que cette très importante communauté francophone, concentrée surtout dans les six Etats de Nouvelle Angleterre, mais comptant également de nombreux membres dans d'autres Etats, bien que très intéressée par les liens que France-Louisiane souhaitait tisser avec elle, ne se reconnaissait pas dans le nom de France-Louisiane conservé par notre association malgré la décision d'extension de ses activités à l'ensemble de la francophonie américaine. Les pricipaux dirigeants des sociétés ou associations Franco-Américaines exprimèrent alors le voeu que le titre de notre association, tout en conservant le nom de Louisiane qui fut à l'origine de sa création, comportât celui de 'Franco-Américanie' dans lequel tous les citoyens francophones des Etats-Unis doivent retrouver leur identité." Il demande à ce qu'une assemblée générale extraordinaire soit convoquée ; ce sera chose faite et, le 10 octobre 1989, un avis du Conseil d'Etat donne son autorisation pour que France-Louisiane s'appelle désormais France-Louisiane-Franco-Américanie. Jean Moisson voyage beaucoup et en rapporte de nombreux articles pour la gazette de l'association (2). Il devient vice-président de l'association à la fin des années nonante. Même affaibli par des ennuis de santé à répétition, et choqué par la disparition, en décembre 2007, de son cher ami, "presque un frère", François Hautducoeur, responsable au sein de FL-FA  de la commision Retrouvailles (recherche de cousinages franco-américains),  il reste un membre actif et signe encore des articles pour la gazette, dont celle datée de septembre 2010, où il parle de la chanteuse franco-américaine Josée Vachon. La dernière fois que j'au vu Jean Moisson, c'était lors de l'Assemblée générale de l'association à Paris, le 21 novembre 2009. J'ai honte de dire que je ne l'ai pas reconnu tout de suite, tant il était amaigri, devant se déplacer difficilement avec une canne. Jean Moisson a bien mérité de la francophonie américaine et pour ses excellents et loyaux services, il avait été fait Chevalier dans l'Ordre national du Mérite en 2007, et était Chevalier des Palmes académiques. Nous ne pouvons que louer son action au sein de l'association France-Louisiane-Franco-Américanie et les Francos se souviendront longtemps de lui.

     

 

(1) France-Louisiane-Franco-Américanie est une association régie par la loi de 1901 qui a été reconnue d'utilité publique le 2 décembre 1987 ; son siège se trouve 17 avenue Reille dans le 14ème arrondissement de Paris. Téléphone : 01 45 88 02 10 - site internet : flfa.fr

(2) Nous reproduirons quelques articles de Jean Moisson dans les prochains jours.    

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