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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 11:44

 

"En cette année 1931, il y avait en Europe dix millions de chômeurs, en Amérique sept millions ; la Reichsbank et la Banque d'Angleterre étaient en danger, l'Espagne en révolution, la Chine en guerre." (1) 

La crise de 1929 commence à se faire sentir en France. Plus de cent banques font faillite. La chute des exportations, la baisse du revenu agricole, la baisse de la production d'acier inquiètent les gouvernants. La France qui connaissait jusqu'alors le plein emploi voit, au cours de l'année 1931, la création de nombreux fonds de secours aux chômeurs. Mais tout n'est pas négatif. La technique progresse dans beaucoup de domaines. Le 14 avril 1931, à l'école supérieure d'électricité de Malakoff, on procède à la première émission publique de télévision sous la direction du physicien René Barthélémy. Le 6 mai, le président de la République Gaston Doumergue inaugure l'Exposition coloniale à Vincennes, dont le clou est la reproduction du temple d'Angkor, perle de l'Indochine.

Le 13 mai, Paul Doumer est élu président de la République face à Aristide Briand.Le lendemain, Briand, ministre des Affaires étrangères, part pour Genève, présider la Commission d'Union européenne. "Dans le train, il discute une partie de la nuit avec ses collaborateurs : 'Est-il opportun, je vous le demande, de démissionner du cabinet de ce Pierre Laval qui m'a trahi et qui continuera à le faire ?' (...) Et comme on arrive en gare de Cornavin, il conclut au milieu du silence de ses collaborateurs : 'Je sens ma politique menacée... très menacée. On veut la changer ! Quand il s'agit de la paix du monde et de son pays, on n'a pas le droit de se dérober si l'on n'y est pas forcé ! Avec la même volonté tenace de poursuivre mon effort, je resterai ministre des Affaires étrangères."

A son retour, les enthousiastes de Briand, n'ayant pu lui manifester leur dévotion au lendemain de son échec à la présidence, l'attendent au train de Genève pour lui faire un accueil triomphal." (2)

Le 20 juin, le président des Etats-Unis Herbert Hoover (Républicain) décrète un moratoire sur les dettes de guerre et les réparations. 

"Une fois par mois, Denise Holmann invitait ses amis à venir rue Alfred de Vigny entendre de la musique (...) Ces soirées étaient célèbres dans Paris, à la fois par la qualité des virtuoses et par la discipline rigide qu'y maintenait Denise Holmann. Celle du 29 juin 1931 fut, plus que toutes les autres, recherchée, non par les musiciens mais par les gens de finance et par les gens du monde les moins artistes. Voici pourquoi : la plupart d'entre aux savaient que la Banque Holmann 'ne ferait pas son échéance' le lendemain. Beaucoup étaient curieux de voir si le couple affrontait la tempête avec courage, d'autres pris de pitié voulaient montrer leur sympathie, quelques-uns enfin marquer des points pour le jour de la renaissance de Holmann.

La ruine de celui-ci était due à des causes très diverses. La crise universelle qui mettait les affaires en danger n'y était pas étrangère. Mais Holmann lui-même avait été imprudent. Son associé Börsch, quand il s'était séparé de lui avec éclat en 1926, avait prédit la catastrophe :

- Le jeune Holmann se ruinera, avait-il dit, c'est réglé comme du papier à musique.

(...) Quand, le 30 juin, la nouvelle se répandit dans Paris que les Holmann étaient ruinés, que Holmann avait convoqué ses créanciers, mis à leur disposition tout ce qu'il possédait et jusqu'à la petite fortune et aux bijoux de sa femme, que celle-ci enfin demandait à ses amis de lui trouver une place pour qu'elle pût gagner sa vie, un gand mouvement de sympathie se fit en leur faveur et même ceux qui, comme Saint-Astier, avaient aidé à les ruiner commencèrent à s'inquiéter des moyens de les sauver.

La civilisation industrielle a connu, depuis un  siècle, un grand nombre de crises cycliques mais celle qui commença en 1929 fut entre toutes singulière et sortit de l'oredre commun par plusieurs traits. L'un d'eux était son caractère politique et l'intervention constante des Gouvernements les moins socialistes pour relever ou soutenir des affaires privées. Dans le cas du Comptoir Colonial et de la Banque Holmann, les interventions de parlementaires furent tenaces. Leurs arguments étaient forts. Pouvait-on ruiner un grand nombre d'industriels de l'Est, qui avaient des comptes à la Banque Holmann et la suivraient dans sa chute ? Pouvait-on surtout permettre que les déposants coloniaux, dont beaucoup étaient des indigènes, en vinssent à douter du crédit de la France ? Le Ministère des Finances était favorable à un effort collectif des grandes banques et engageait la Banque de France à y prendre part." (1)   

On ne pouvait donc pas laisser les banquiers sombrer dans la faillite. "Je ne sais si vous imaginez, reprit Holmann, le rôle politique que peut jouer un banquier..." (1)

 

 

(1) André Maurois de l'Académie française, Le Cercle de famille (1932)

(2) Geneviève Tabouis, Vingt ans de suspense diplomatique (1958) 

  

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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 10:00

 

Nous avons le plaisir de vous informer que le blogabonnel (pour tous les renseignements sur les activités dans les Pyrénées-Orientales) a changé d'adresse. Pour le visualiser, demandez désormais www.leblogabonnel.over-blog.com

 

Les amis de louisiane.catalogne sont aussi à votre disposition sur Overblog :

 

www.michel.cristofol.over-blog.com le blog littéraire, régionaliste et humaniste.

 

www.bookcatalogne.over-blog.com avec les bonnes adresses de Christine (restos, hôtels, boutiques en Catalogne Sud et Nord).

 

www.jazz-culture.over-blog.com le blog de Dany consacré à l'histoire du Jazz.

Dany, roi du Jazz, nous informe qu'il y a du nouveau sur son blog : "vous pouvez écouter les morceaux de musique prévus sur le site qui causaient certains problèmes d'écoute en Suisse, la formule Youtube ayant été mise en place, cela rendra le site plus intéressant, par conséquent, je vous invite à le visiter tout en sachant que cela n'est pas encore terminé, neuf pages seulement pour l'instant étant introduites, mais d'ici Noël cela devrait avancer considérablement." 

 

Pour des idées d'excursions en Espagne, vous pouvez aussi consulter www.excursionespana.over-blog.com et pour visualiser des photos de Perpignan www.perpignan-le-dimanche.over-blog.com

 

Bonne lecture à toutes et à tous ! Et bonne écoute ! 

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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 09:57

 

J'apprends ce matin par la presse que les participants à la conférence de Durban (Afrique du Sud) se sont quittés - et oui tout a une fin ! -, sur un accord minimaliste. Quelle idée d'avoir organisé une conférence si loin, dans l'hémisphère Sud, alors qu'il aurait été plus simple de réunir tous les protagonismes, qui veulent ou ne veulent pas réduire la pollution dans leurs pays, à Durban... dans l'Aude. Les réunionnistes auraient apprécié le cadre : montagne et mer à proximité, huîtres et muscat à volonté, promenades dans des paysages de bout du monde. Cela aurait eu davantage d'avantages pour la couche d'ozone : les avions n'auraient pas volé pendant vingt heures pour emmener des gens à une conférence qui, avant son ouverture, était programmée pour être un échec sinon un fiasco. Copenhague, Durban, les gens se déplacent mais l'air est toujours aussi pollué. Alors qu'à Durban de chez nous, l'air est pur. Organiser en France une conférence sur les réductions de la pollution dans le monde est un atout. La France est le pays le moins pollué de la terre : plus d'usines - on fait tout fabriquer ailleurs -, plus de mines, pas de pétrole (mais des idées), bref un pays de carte postale pour touristes enchantés. Une prochaine fois peut-être ! Je laisse choir mon journal, tout attiré que je suis par un vrai faux entretien à la radio de VGE.

- Monsieur Giscard d'Estaing, quelle a été votre réaction quand vous avez appris que vous étiez battu le 10 mai 1981 ?

- ...

- Etiez-vous à l'Elysée, ou étiez-vous dans vos appartements ? Comment ça s'est passé ?

- J'étais dans mes appârtements, il était un peu moins de vingt heures et je prenais une collation avec Anne-Aymone ; nous étions assis sur le cânapé et nous attendions le journal télévisé. J'avais dit à Anne-Aymone que ce soir-là dans le poste on ne parlerait que de moi. Anne-Aymone m'a répondu que si c'était pour regarder à la télé une émission que me serait uniquement consacrée, que ça ne l'intéressait pas, qu'elle irait se coucher tôt. J'ai zappé mâchinâlement pour voir si il y avait un autre programme, pour lui faire plaisir ; ça â été simple et rapide, il n'y avait que trois chaînes vous comprenez et sur toutes les chaînes, le même programme : On ne parlait que d'un certain François. J'ai été étonné et fort marri que la Société Française de Production eût changé la programmation s'en m'en avertir. De plus, c'était pareil sur les trois chaînes. Cela m'a rappelé ma présidence quand je faisais une allocution qui était diffusée sur tous les cânaux... etc.

Bon, il fait beau, je vais faire un tour... dans un parc pour oublier la pollution de l'air et des médias.        

 

  

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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 09:05

 

Depuis le 18 novembre 2010, date de création de louisiane.catalogne.over-blog.com, ce blog a reçu 9 597 visites et 25 189 pages ont été vues. Merci à toutes et à tous. 

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10 décembre 2011 6 10 /12 /décembre /2011 09:07

 

Aristide Briand, ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Pierre Laval depuis début février, tout comme de tous les gouvernements depuis juillet 1926, décide, après maints atermoiements, d'être candidat à la présidence de la République. Pourtant, plutôt que de s'installer à l'Elysée, Briand préfèrerait réserver tous ses efforts au succès de sa fédération européenne, au rapprochement franco-allemand, et à la S.D.N. "Jusqu'à la dernière minute, il est donc décidé à repousser toute candidature. Mais, à part Alexis Léger (*), son entourage l'y engage de plus en plus.

La veille de l'élection, j'étais dans l'appartement qu'Aristide Briand occupait maintenant au Quai d'Orsay, lorsque le sénateur Paul Doumer vient trouver Briand dans son appartement du troisième étage du Quai d'Orsay..'Si vous n'êtes pas candidat, je me présente !'

Briand certifie qu'il ne le sera pas. Mais les salons du bas sont envahis par une délégation de quatre-vingts sénateurs et députés de gauche conduits par un vieil homme politique, grande notabilité du parti radical, Gaston Thompson, accompagné du président Painlevé, de nombreux députés radicaux, et même par des hommes de droite. Tous demandent à voir Briand." (1)

Dans les dîners en ville, il n'est question que d'une possible candidature Briand. Le député Monteix raconte cette journée durant laquelle Aristide Briand, fatigué, malade, reçoit les parlementaires qui le poussent à être candidat : "Bertrand les laissa seuls et chercha, dans la nuit, un autre interlocuteur. Isabelle et Monteix avaient pris deux fauteuils au pied de la terrasse. Il entendit que Monteix parlait de l'élection présidentielle et d'une démarche qu'il avait faite la veille, auprès de briand :

- Il nous a reçus avec beaucoup de bonhomie et de scepticisme... Nous lui avons dit : 'Le pays vous réclame. - N'exagérons rien', a répondu Briand... Moi, j'ai pour lui une profonde affection ; c'est un homme si simple." (2)

Briand accepte, sous la pression de parlementaires enthousiastes, de se porter candidat. L'élection présidentielle a lieu le 13 mai 1931 à Versailles. "Monteix demanda si elle irait à Versailles, le lendemain. La baronne Choin l'avait invitée mais elle ne voulait pas accepter. Déjeuner avec les Saint-Astier et l'Amiral ? Non, elle préférait attendre les résultats à Paris. Monteix et elle convinrent qu'il lui téléphonerait de Versailles après l'élection et qu'ils iraient ensemble voir le retour du Président." (2)

Avant de partir pour Versailles, Pierre Laval invite Briand à déjeuner dans ses appartements de la Villa Saïd à Paris. Alexis Léger, qui pourtant ne quitte plus Briand depuis que l'état de santé de ce dernier est devenu si fragile n'est pas invité. Il y a seulement Tardieu et Maginot. "Chose curieuse, le régime si strict que tous les collaborateurs de Briand s'efforcent de lui faire suivre n'est pas servi ce jour-là. Chose plus curieuse encore, Briand est incité à manger et à boire à l'excès, aussi arrive-t-il au palais de Versailles physiquement très mal à l'aise.

(...) A 2 heures, les loges publiques de la salle du congrès sont combles pour voir successivement monter à la tribune 600 députés et 400 sénateurs déposer discrètement un bulletin dans une urne, puis revenir bien sagement à leur place !

Durant ce temps, Briand, assis sur une chaise dans les couloirs, est très entouré.

Un sérieux malaise physique l'envahit qui fait bientôt place à une indignation terrible, lorsqu'au moment du dépouillement du scrutin, on lui annonce que Doumer, au premier tour, le distance de 40 voix.

Au second tour, ses familiers viennent lui dire : 'Flandin, Maginot et Tardieu jouent contre vous dans les couloirs, bien que ce soit eux qui nous ont particulièrement poussés à vous présenter ! Ils font contre vous une double opération : ils vous ont poussé à vous présenter espérant ainsi vous ruiner complètement vis-à-vis de l'opinion publique et surtout vous discréditer comme ministre des Affaires étrangères !'

Briand retire sa candidature. Chancelant, très pâle, il se dirige alors vers la petite pièce où la tradition veut que le nouvel élu reçoive les félicitations de son concurrent malheureux, avant de s'offrir aux applaudissements du congrès.

Quelques instants plus tard, Briand de plus en plus souffrant, soutenu par Léger (*), monte lentement en voiture pour rentrer au ministère des Affaires étrangères.

Très calme pourtant, Briand supporte noblement cette humiliation dont l'unique cause est son déclin physique, alors très prononcé." (1) 

De leur côté les personnages du roman d'André Maurois attendent les résultats du scrutin. Pour le député Monteix, c'est l'indignation qui l'emporte : "Le lendemain elle passa un jour tranquille ; elle fit à pied quelques courses dans Paris. Les marronniers étaient fleuris. Elle rentra vers cinq heures. Monteix l'appela plus tôt qu'elle ne l'attendait.

- C'est honteux, dit-il... Nous sommes battus... Oui... Quatre cents voix... Oui, je reste pour le second tour, mais Briand n'est même plus candidat... Les Thianges vont me ramener ; Voulez-vous que nous nous retrouvions à huit heures, au coin de l'avenue du Bois et de l'avenue Bugeaud ?... Non, je n'aurai pas dîné... Nous irons chez un bistro quelconque...

(...) En dînant, il décrivit la séance :

- C'était lugubre... Les couloirs sentaient la trahison et le renfermé... Dès que le résultat du premier tour a été connu, un vide affreux s'est fait autour de Briand... Ce viel homme courbé, soudain seul au milieu de la Galerie des Glaces, c'était shakespearien... Je me suis approché ; il m'a dit avec un effort de gaieté : 'Que voulez-vous, ils ont voté pour leur Président'.

- Les Saint-Astier devaient triompher ?

- Oui, on n'entendait qu'elle... Elle glapissait au Trianon." (2)

 

Aristide Briand est mort le 7 mars 1932 ; Paul Doumer, l'heureux élu, a été assassiné le 6 mai 1932.

  

 

(*) Saint-John Perse, conseiller du ministre des Affaires étrangères au Quai d'Orsay.

 

(1) Geneviève Tabouis, Vingt ans de suspense diplomatique (1958, Albin Michel)

(2) André Maurois de l'Académie française, Le Cercle de famille (1932, Grasset)  

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 09:22

 

Le 13 mai 1931, l'Elysée changeait de locataire. Le mandat de Gaston Doumergue, élu sept ans auparavant, prenait fin et un successeur devait lui être désigné. En février 1931, le cabinet Steeg est renversé. Pierre Laval devient le nouveau président du Conseil. Aristide Briand, qui ne quitte plus le Quai d'Orsay depuis juillet 1926, reste le ministre des Affaires étrangères du nouveau gouvernement. Briand a 68 ans mais sa santé est fragile.

"Les élections à la présidence de la République approchent.

Dans l'entourage de Briand, on nourrit alors un grand dessein... le pousser à l'Elysée !

Nombreux sont, dans son entourage, ceux qui déclarent : 'Son élection triomphale arborerait au mât français le drapeau de la paix. Président de la République, Briand serait maître d'écarter du pouvoir les imprudents et les exaltés susceptibles de troubler l'harmonie franco-allemande.'

Renchérissant, tous les milieux de gauche opinent : 'Et dans de grandes circonstances, le président de la République, Briand, rédigerait même des messages qui auraient dans le monde entier, un immense retentissement !'

Quant aux partis de droite, oh, surprise ! ils poussent ostensiblement Briand à se présenter aux élections du 13 mai. Mais chacun murmure déjà que ce n'est là qu'un piège qu'ils tendent, espérant ainsi parvenir à s'en débarrasser.

En réalité, c'est au progrès de sa maladie qu'il faut attribuer la décision inattendue que prend Briand à la fin de la première semaine de mai 1931, de se présenter à la présidence de la République, lui qui avait toujours eu horreur de la vie que mène en France le chef de l'Etat., a-t-il toujours répété.

'Devenir président de la République ! C'est humainement inacceptable pour moi, et de plus je veux poursuivre ma politique étrangère' 

En fait, Briand veut réserver tous ses efforts pour le succès de sa fédération européenne, le rapprochement franco-allemand et pour la S.D.N." (1)

Dans les dîners en ville, les conversations au sujet de la toute proche élection présidentielle vont bon train. Les pro et anti-Briand y vont de leurs commentaires enthousiastes ou acerbes :

"L'élection présidentielle de 1931 divisa pendant quinze jours, non la France, mais les cinq mille personnes qui 'parce qu'elles se couchent tard, croient mener le monde', presque aussi profondément que jadis l'Affaire Dreyfus. Les Thiange menaient le parti Briand et entraînaient leurs amis, hommes politiques et écrivains. Les Saint-Astier et leur groupe combattaient dans l'autre camp. Denise Holmann, passionnément briandiste, criait sa foi dans les salons orthodoxes avec un courage agressif. Son mari se montrait moins ardent. Inquiet pour ses affaires, il craignait toute cause de désordre.

- Je n'ai aucune hostilité envers Briand, disait-il, mais je ne trouve pas que l'Elysée soit sa place. Il y sera prisonnier, impuissant.

La veille de l'élection, Monteix, qui était l'un des chefs de la conjuration, le rabroua :

- Si vous viviez à la Chambre, dit-il, vous verriez que le Président de la République est bien loin d'être sans pouvoir. Doumergue a réellement dirigé la politique française pendant sept ans... Demandez à tous ceux de vos amis qui ont été ministres ; ils vous diront comment le Président retourne un Ministère entre deux Conseils, interprète comme il l'entend le sens d'une crise ou d'une élection... Supposons qu'aux prochaines élections, il y ait une majorité 'bloc des gauches'... Un Président hostile peut la dissocier et former un ministère de concentration ; un Président favorable peut au contraire la cimenter en parlementant avec les chefs socialistes... Le Président a exactement les pouvoirs et le rôle du Roi d'Angleterre ; ce n'est pas rien.

- Je suis tout à fait de l'avis de Monteix, dit Denise avec feu.

- Il y a un autre point de vue, dit Holmann, doucement tenace. Briand est un homme fatigué, qui doit suivre un régime ; vous allez le tuer en lui imposant d'inaugurer chaque matin une exposition de peinture.

- Il n'y a aucune raison pour qu'il inaugure des expositions de peinture, dit Monteix d'un ton cassant. Autrefois les Présidents ne faisaient rien de tel ; ils avaient plus de loisirs et plus de prestige. C'est comme les voyages ministériels. Au début de la République, une visite de ministre était un grand événement. Maintenant le ministère est une équipe de football, qui fait un déplacement collectif tous les dimanches matins. Mais ce n'est pas dans la Constitution.

Holmann soupira, puis secoua la tête.

- Admettons même, dit-il, que vous ayez raison sur le fond... En fait et dans l'état présent de l'opinion publique, l'élection de Briand n'est plus souhaitable parce qu'elle couperait la France en deux. Le Président doit être un élément de modération, un frein, un volant, non un sujet de controverse... Supposons que demain vous fassiez élire Briand ; que sera son retour à Paris ? Vous aurez des manifestations hostiles.

- Tant mieux, dit Monteix... Je voudrais bien que l'avenue des Champs-Elysées se permît de manifester contre Briand ; le dimanche suivant, mes amis et moi nous y amènerions les faubourgs et la banlieue... Il n'est que temps de réveiller un peu ce pays.

- Moi j'irai manifester avec vous, Monteix, dit Denise.

- Je serai très fier, Madame...

- Et moi très inquiet, dit Holmann." (2)

Les tractations pour décider Aristide Briand à présenter enfin sa candidature à la présidence de la République sont nombreuses. Les partisans du Prix Nobel de la Paix 1926 sont convaincus qu'il accèdera à la magistrature suprême.    

"Bertand les laissa seuls et chercha, dans la nuit, un autre interlocuteur. Isabelle et Monteix avaient pris deux fauteuils au pied de la terrasse. Il entendit que Monteix parlait de l'élection présidentielle et d'une démarche qu'il avait faite la veille, auprès de briand :

- Il nous a reçus avec beaucoup de bonhomie et de scepticisme... Nous lui avons dit : 'Le pays vous réclame. - N'exagérons rien', a répondu Briand... Moi, j'ai pour lui une profonde affection ; c'est un homme si simple."(2)

  

 

 

 

(1) Geneviève Tabouis dans Vingt ans de suspense diplomatique (1958, éditions Albin Michel)

(2) André Maurois de l'Académie française dans Le Cercle de famille (1932, chez Bernard Grasset)

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8 décembre 2011 4 08 /12 /décembre /2011 09:01

 

L'année 1930 est finie, vive 1931. Les dernières illuminations éteintes, les dernières embrassades pour des voeux de bonne et heureuse année terminées, les invités partis, les rues de Paris retrouvent les frimas de l'hiver et le brouillard froid qui recouvre la ville a du mal à se dissiper aux premières heures du jour de l'An.

Une commission préparatoire à une grande conférence sur le désarmement qui doit avoir lieu dans un an vient de se séparer à Genève, mais sans prendre de grandes décisions sinon d'établir seulement un cadre de réflexion. Le désarmement dont on parle depuis la signature des traités de paix est encore un des sujets importants que l'on ne sait régler, la divergence des différents protagonistes - Français, Anglo-saxons, Allemands -, étant importante, chacun voulant assurer sa sécurité. 1931 sera, en France, une année charnière, une année cruciale, les premiers effets de la crise de 1929 commençant de s'y faire sentir.

 

Le 9 janvier, à Roubaix (Nord), par un bon repas organisé par ses quatre soeurs, de bons couplets et avec une famille presque réunie, Henri Loridan, poète et chansonnier, fête son septantième anniversaire. Les invités se réunissent dès dix-neuf heures autour d'un apéritif "Concert T.S.F. au Porto d'origine". Puis suivent les hors d'oeuvre à la Foucharde (à la fourchette) faits de saucisson de Lyon belge (calembour, chers Roubaisiens) et de céleri à la diable (avec une sauce à la moutarde), le rosbeef "au boeuf gras" et sa sauce au bon type (fine fellow), les légumes, haricots et pommes de terre, les fromages d'hiver (divers, calembour encore, gentils Roubaisiens) et la "tarte du Parjuré", le tout servi avec du vin, de la bière, du champagne "moussant", du café, des liqueurs. Le menu placé devant chaque convive indique aussi que le repas sera accompagné d'une fusion de chansons pour coeurs fraternels. Le chansonnier que sa famille fête dignement a écrit pour ce grand jour, le sien, un poème sur sa jeunesse et le grand avenir qui se profile devant lui :

 

"Pour fêter l'anniversaire

De mes soixante-dix ans,

Chansonnier se doit de faire

Quelques couplets amusants.

Ah fi ! du vieillard austère

Qui mourra dans le chagrin,

Moi, joyeusement j'espère

Mourrir dans un gai refrain.

 

J'ai soixante-dix ans !

Tout m'enchante,

Et je chante

Chiche ! à la faux du temps,

Je chante comme à vingt ans.

 

Comme au temps de ma jeunesse

J'ai gardé ma bonne humeur,

Et j'ai pour toute richesse,

De la bonté plein mon coeur.

Heureux de ne pas connaître

L'envie au culte de l'or,

Comme Nadaud mon bon maître,

'Ma gaieté c'est mon trésor'.

 

Empreint de philisophie,

Je n'ai cessé de prêcher 

Qu'il faut vouloir dans la vie

Ce qu'on ne peut empêcher.

Pour tenir tête à l'orage,

J'ai pu me croire assez fort

En gardant tout mon courage

Pour subir les coups du sort.

 

J'ai figuré, comme édile (1),

Au rang des bons citoyens.

Tâchant de me rendre utile

Par mes modestes moyens.

'Honni soit qui mal y pense'

Mais en agissant ainsi,

J'ai trouvé la récompense

Dans le devoir accompli.

 

J'ai l'âme et l'esprit tranquilles

Et si je fus... polisson,

(Mes péchés et mes peccadilles)

J'en obtiendrai le pardon.

Si c'est plus ou moins honnête,

Jugez coupable, et pourtant,

Chers amis, je vous souhaite

De pouvoir en dire autant."

 

Mes soixante-dix ans, texte d'Henri Loridan (1861-1933) mis en musique sur un tempo de ritournelle.

 

          

(*) Sur le vif, titre d'un livre d'André Maurois paru en 1931  

(1) Henri Loridan a été Conseiller général du Nord de 1901 à 1913 et Conseiller municipal à Tourcoing de 1894 à 1912.  

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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 11:35

La rue Cortot est située entre la rue des Saules et la rue du Mont-Cenis dans le 18ème arrondissement de Paris. "On peint et l'on dessine beaucoup, rue Cortot. Léon Bloy, 'cette colonne de l'Eglise', pour reprendre l'expression d'André Salmon, y habita à côté du peintre Emile Bernard qui avait inscrit sur sa porte : 'Elève du Titien'. Après avoir été occupé par Camoins et Poulbot, le logement passa aux mains de Galanis. Avant Bloy, Paul Mousis y avait vécu avec Suzanne Valadon. Othon Friesz passa par le 12 en 1901 avant d'aller s'installer place Dauphine. Raoul Dufy prit sa place. Dans un petit logis du fond, Antoine répéta Poil de Carotte. Le Musée du Vieux Montmartre y est installé depuis 1960." (1)  A deux pas du bâtiment qui est devenu le Musée du Vieux Montmartre de la rue Cortot et où habitèrent Suzanne Valadon et son fils, Maurice Utrillo ,s'élève, au coin de la rue des Saules et de la rue de l'Abreuvoir, une maison rose célèbre dans le monde entier. "Parmi les rues les plus pittoresques du vieux Montmartre, le rue de l'Abreuvoir occupe une place de choix. Elle doit son nom à l'ancien abreuvoir qui se trouvait au bas de la rue Girardon, rendez-vous des troupeaux qui paissaient ici jadis. La maison que voici et qui porte le numéro 2 est à tout jamais attachée à l'histoire de la peinture française. C'est la célèbre 'petite maison rose' peinte par Utrillo. Elle fut adjugée à 1 000 francs, en 1919, lorsque fut éparpillée la succession d'Octave Mirbeau. Après l'avoir dénaturée quelque peu, on en fit un bar-restaurant." (1)

 

Maurice Utrillo naît à Paris en 1883 de Suzanne Valadon et d'un père inconnu, mais est reconnu quelques années plus tard par le critique catalan Miguel Utrillo. Le jeune Maurice étudie au lycée Rollin mais, devenu alcoolique, il doit subir une cure de désintoxication ; sa mère, pour l'occuper, le pousse à dessiner et à peindre. 

"Dans Portrait de famille peint par Valadon en 1912 (*) on est submergé par le désespoir qui habite les différents protagonistes. numérisation0001-copie-3Utrillo est prostré sur sa chaise, Suzanne, au centre de la toile, a le visage figé, sa mère, à ses côtés, sur le bord de la toile à gauche, est accablée de tristesse, et Utter, le nouvel amant de Suzanne, est un peu tourné vers l'extérieur, comme s'il ne faisait pas encore tout à fait partie de la famille. Tous ont les yeux grands ouverts sur le vide, et dans ce groupe resseré de quatre personnes immobiles, vivant côte à côte, chacun semble englouti dans sa propre solitude. La famille habite alors 12 rue Cortot et le voisinage est habitué aux éclats émanant de la maison. Les relations entre Suzanne et Utter sont orageuses - comme elles l'ont toujours été avec les hommes qui ont partagé sa vie. Mais surtout les fréquentes crises d'éthylisme d'Utrillo prennent des proportions si dramatiques qu'elles terrorisent les voisins et l'obligent à faire des séjours répétés en maison de santé." (2)

Maurice Utrillo est un peintre autodidacte, n'ayant reçu que quelques conseils de sa mère. A partir de 1907, ses représentations de la banlieue parisienne et de Montmartre présentent des aspects très personnels. Il peint des villes et donne à leurs sites, églises, places, rues souvent enneigées et désertées, un caractère poétique souvent mélancolique.

 

"Il avait rendez-vous à cinq heures avec Simone, dans un atelier qu'elle avait loué et où elle le recevait souvent.

(...) Il sonna à trois heures et demie à la porte de l'atelier. Elle ouvrit, dit : 'Mais comme c'est gentil d'être venu de si bonne heure !' et fut tout de suite très gaie, très animée. Sur un chevalet était une silhouette de femme blonde, en robe noire, avec une ceinture étroite rayée de rouge et de bleu vif.

- Quelle jolie robe ! dit Bernard.

- Je suis contente que tu dises cela : c'est la robe que j'ai voulu peindre. En ce moment, je suis folle d'étoffes, de chapeaux. Il me semble qu'il y a là toute une poésie qui n'a pas été exprimée. Je me suis même amusée à peindre des étalages du boulevard, regarde...

- Oui, c'est excellent, dit Bernard sincèrement, mais tu n'as pas peur que ça fasse gravure de modes ?

- Mon petit, toutes proportions gardées, c'est comme si tu avais demandé à Monet : 'Vous n'avez pas peur que la cathédrale de Chartres fasse carte postale ?' Il ne faut jamais avoir peur de la banalité d'un sujet s'il vous émeut réellement. Crois-tu qu'avant Berthe Morisot et Monet on aurait osé peindre les objets ménagers, les bancs des jardins, les locomotives ? Aux premiers Utrillo qu'on voit, on se dit : 'Quelle étrange idée, tout ça n'est pas beau.' Et puis, tout à coup, dans la banlieue de Paris, on se prend à aimer une école, un hôpital, un café, et on remarque : 'Tiens ! Un Utrillo...' Toi qui est normand, tu n'as pas vu au musée de Rouen cette ravissante toile de Blanche qui représente un magasin de Londres ?

- Ce qui me plaît dans ton talent, dit Bernard, c'est que tu peins très honnêtement. Je ne connais pas les termes techniques, mais je veux dire que ce n'est pas heurté, pas volontairement brutal. Dans la nature, les transitions me paraissent toujours douces et il me semble que beaucoup de peintres, quelquefois des plus grands, se refusent à le voir, pour être plus vigoureux. Tu comprends ce que je veux dire ?

- Très bien. Je suis comme toi, je suis très sensible au côté 'lisse' des choses... Seulement il faut faire attention, il y a deux sortes de lisses, il y a celui de Vermeer ou des grands Italiens, qui recouvre un relief exprimé et qui est authentique, et puis il y a celui de Bouguereau ou de Cabanel, qui est lisse parce qu'il est plat... Moi, je fais de mon mieux... Tiens, je suis assez contente des épaules de cette femme...

Bernard, qui était derrière elle, posa doucement ses lèvres sur sa nuque et fit glisser sa robe, découvrant ses épaules rayées d'un ruban parme.

- Ma chérie, dit-il, comme tu me plais..." (3)  

 

 (*) Musée d'Orsay, Paris 

(1) Extrait de Paris en cartes postales anciennes - Butte Montmartre par Georges Renoy (1973) 

(2) Extrait de Le peintre et son atelier par Frédéric Gaussen (Editions Parigramme, 2006)

(3) Extrait de Bernard Quesnay d'André Maurois de l'Académie française (1926)

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6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 09:06

 

Samedi dernier, j'ai téléphoné à un ami de Paris et, au cours de la conversation, il m'a rappelé que trente ans jour pour jour auparavant - soit le 3 décembre 1981 - nous étions dans un train pour Metz puis pour Landau in der Pfalz, puisque nous avions reçu quelques semaines auparavant une feuille de route pour effectuer notre service militaire. Nous étions affectés tous deux au 44ème Régiment de transmissions sis, à l'époque, dans cette ville du Palatinat située à une trentaine de kilomètres au nord de Wissembourg, et surnommée 'die Gartenstadt', la Ville-Jardin. En pleine crise au sein de la zone euro et en soit-disant germanophobie ambiante, cela m'a rappelé quelques vagues souvenirs et je dois dire que cette journée du 3 décembre est assez floue dans mon esprit : l'arrivée à Metz, le déjeuner (mauvais ? ) dans une caserne du coin, puis de nouveau un train en partance pour l'Allemagne et une arrivée tardive à la caserne, ne sont pas les événements dont je me remémore le plus chaque matin quand je me lève.

Landau in der Pfalz a été, avec bien des péripéties, une ville française de 1648 (traité de Westphalie) à 1815 (congrès de Vienne) et a été fortifiée par Vauban. La France marquait alors ses limites naturellement par l'océan, le Rhin, les Alpes, les Pyrénées. Mais au Nord, la délimitation était plus imprécise. Fernand Braudel écrit dans L'identité de la France : "Fragile, cette frontière du Nord-Est et de l'Est est la plus remuante de toutes, la plus vivante, car toujours en alerte, en raison même du danger que constituent des voisins agressifs et redoutables. (...) En 1771, deux ingénieurs géographes de chez nous, Chauchard et Jolly, furent chargés, sous la direction du général de Grandpré, de lever la carte de la frontière, de Dunkerque à Landau, au Nord de l'Alsace." Si de Dunkerque à Mézières, près de Sedan, il y avait un réseau dense de fortifications, "par contre, de la Meuse au Rhin, soit de Mézières à Landau, écrit Fernand Braudel, il n'y a pas de système fortifié aussi dense." Vauban (1633-1707) fortifia bien quelques places dont Landau, mais insuffisamment pour que seul le plateau ardennais pût défendre la frontière. Vauban reprend alors les éléments des places fortes construitent depuis la Renaissance à savoir les bastions, les cavaliers, les tirs croisés et les demi-lunes. "Te souvient-il, vicomte, de cette demi-lune que nous emportâmes sur les ennemis au siège d'Arras ? - Que veux-tu dire avec ta demi-lune ? C'était bien une lune tout entière." (1) Vers 1820, Landau a donné son nom à une voiture à quatre roues et à capote formée de deux soufflets qui se replient à volonté. Voilà pour la petite histoire de Landau in der Pfalz.  

Plus important, un député avait, la veille, comparé la chancelière allemande à Bismarck et ce samedi 3 décembre 2011, je me souvenais surtout de ce que j'avais entendu la veille sur l'antenne de France Inter à 19 heures et qui m'avait fait bondir, à savoir que Bismarck "celui-là même qui a déclaré la guerre à la France" (*). NON M. France Inter, Bismarck n'a pas déclaré la guerre à la France en 1870. C'est la France qui a, le 19 juillet 1870, déclaré la guerre à la Prusse. Voici bien un exemple de réécriture de l'histoire et de germanophobie ambiante : "Pourtant, ni lui (Napoléon III) ni Emile Ollivier ne l'ont souhaité, écrit François Furet dans La Révolution, 1770-1880. L'enthousiasme belliciste, répandu comme toujours dans l'opinion parisienne, trouve son point d'appui politique dans la droite bonapartiste, les nostalgiques de la dictature, groupés autour de l'Impératrice, et guettant leur revanche sur la ministère libéral. C'est à eux et à elle que l'Empereur cède début juillet, en demandant à Bismarck des garanties supplémentaires alors qu'il a eu satisfaction sur l'essentiel."

"M. Sauvage l'arrêta : 'La République n'aurait pas déclaré la guerre...'

Morissot l'interrompit : 'Avec les rois on a la guerre au-dehors ; avec la République on a la guerre au-dedans.'

Et tranquillement ils se mirent à discuter, débrouillant les grands problèmes politiques avec une raison saine d'hommes doux et bornés, tombant d'accord sur ce point, qu'on ne serait jamais libres." (2)

Je ne sais pas si la radio nationale a fait une mise au point (je n'écoute pas France Inter 24 heures sur 24) mais maintenant parlons un peu d'autre chose...

  

 

(*) Journal de 19 heures d'Alain Passerel sur France Inter du vendredi 2 décembre 2011 que l'on peut réécouter sur internet (ce que j'ai fait ce matin)

 

(1) Molière, Les Précieuses ridicules (1659)  

(2) Guy de Maupassant, Deux amis (1883)

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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 11:30

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Créé le 18 novembre 2010, le blog

 

www.louisiane.catalogne.over-blog.com

 

a soufflé la bougie de son premier anniversaire il y a quelques jours. Depuis un an, ce blog a reçu 9 296 visites et 24 691 pages ont été vues. De nombreux articles concernant la Louisiane et la Catalogne ont été écrits et vous pouvez les retrouver grâce aux principaux sujets traités et répertoriés ci-dessous :

 

 

 

 

 

 

 

 

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BONAS (Jordi) : 11 mai 2011 

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COLLIOURE (P.-O.) : 26 mars 2011

DALI (Salvador) : 12 avril 2011 

DEVOT CHRIST (Perpignan) : 6 et 12 décembre 2010

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FRANCOPHONIE en Louisiane : 23 novembre 2010 - 23 septembre 2011 - 18 novembre 2011

FRANCOPHONIE aux Etats-Unis : 7 et 27 janvier 2011 - 30 et 31 juillet 2011 - 2, 5, 11 et 20 août 2011 

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PICASSO (Pablo) : 26 novembre 2010 - 30 avril 2011 - 7 octobre 2011 - 2 décembre 2011

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SAND (George) et CHOPIN (Frédéric) : 25 novembre 2010

SEMPRUN (Jorge) : 4 avril 2011 - 9 juin 2011 

TGV Perpignan-Figueres-Barcelone : 14, 15, 20, 21 décembre 2010

 

Merci à toutes et à tous pour votre fidélité à ce blog. N'hésitez pas à laisser remarques et commentaires dans la case prévue à cet effet. Une réponse personnalisée vous sera envoyée en retour.

 

A bientôt !

       

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