Ce matin, beaucoup de travail, quelques courriels à envoyer et une coupure de courant qui m'empêche de travailler comme je le voudrais. Je dois aller à la poste pour affranchir la lettre contenant le formulaire pour être le nouveau délégué d'une association (qui oeuvre depuis trente ans pour faire connaître la Louisiane aux Français) dans les Pyrénées-Orientales. Je dis nouveau car il y a déjà eu un délégué de cette association à Perpignan, il y longtemps, une vingtaine d'années environ et à ma connaissance depuis plus rien... Ce formulaire, je l'ai reçu au début du mois de juillet et je ne le retourne qu'aujourd'hui. Ce n'est pas que j'ai longuement hésité avant de poser ma candidature, ce n'est pas par négligence non plus, non, j'ai voulu laisser non pas laisser les bons temps rouler, quoique, j'ai voulu laisser passer l'été et reprendre cette affaire à ce que l'on appelle communément la rentrée. Je remplis donc le questionnaire d'une plume légère, première question, deuxième question puis la suivante. Je tourne et je retourne les pages, je lis la charte à respecter si la délégation régionale est créée, article après article, je cligne des yeux à la lecture de toutes les conditions énoncées (je me demande si ça vole ou si ça nage !) et pour me rassurer, j'appelle un ami, comme on dit dans un jeu internationalement connu, pas vraiment un ami mais une personne qui je crois pourrait m'aider. Cette personne me répond avec gentillesse, me donne quelques avis, me dit qu'on se rappellera bientôt. Septembre qui comme son nom ne l'indique pas, est le neuvième mois de l'année, sera peut-être le mois du renouveau alors que les arbres ne vont pas tarder à perdre leurs feuilles. Ce blog, qui fêtera bientôt son premier anniversaire, a déjà eu de nombreux contacts avec plusieurs personnes que la Louisiane et la Catalogne intéressent, leurs réflexions feront l'objet d'un ou de plusieurs prochains articles, et attend d'autres commentaires et remarques ; n'hésitez pas à en faire en bas de page ou par l'intermédiaire de la boîte "contact", vous êtes les bienvenus et je répondrai à chacun d'entre vous. Où voulais-je en venir en disant tout cela ? Ces quelques lignes ne seraient que du bla-bla si il n'y avait rien de précis, pas de projets, pas d'objectifs. Pour me donner du courage, ou pour faire diversion, je repense à d'autres mois de septembre. Voyons ...! Ah oui, quand j'ai quitté le lycée et que les cours ne reprenaient qu'en octobre, j'avais tout le mois de septembre pour parcourir l'Europe. Je commençais toujours par la Belgique (tiens donc !), soit Bruxelles, soit Liège, soit Verviers, et je poursuivais en train (avec une carte Inter Rail) vers l'Allemagne, l'Autriche puis l'Italie ou vers le Danemark, la Suède, la Finlande. Les villes défilaient, je voyageais de nuit pour gagner du temps, je dormais de temps en temps dans les salles d'attente des gares quand le train arrivait trop tôt. C'était mon Grand Tour un peu tel que le faisaient les aristocrates anglais du 18ème siècle (la comparaison s'arrête là), pour parfaire mes connaissances de l'histoire des grands hommes et de l'histoire de l'art. Je rencontrais toujours quelqu'un dans ces trains de nuit, un Polonais qui allait voir sa famille à Stockholm, qui a ouvert des bouteilles de bière et de vodka puis m'a donné une pièce de 50 Zloty, un Tunisien qui se rendait à Rome et qui m'a parlé toute la nuit de sa chère ville de Sfax, un Sud-Américain impatient pendant la traversée entre Rodby et Puttgarten (Es para hoy o para manana ?), une dame qui m'a parlé de la mafia entre Syracuse et Messine et qui s'est fait disputer par le contrôleur parce qu'elle prenait deux places assises (il controlore lui a dit que si elle n'était pas contente, elle n'avait qu'à prendre un vagone letto), une autre qui a insisté pour que j'accepte son billet de 10 couronnes norvégiennes pour que je puisse prendre le petit déjeuner dans le train, des gens qui avaient envie de parler, des gens qui soupiraient parce que le train avait pris deux heures de retard entre Naples et Reggio di Calabria (due hore di ritardo, disaient-ils sans cesse), etc. J'écoutais parler les gens comme cette famille française dont le père voulait réprimander son enfant par une fesée alors que la fessée est hors-la-loi en Suède depuis 1979, comme ces jeunes Suissesses qui disaient (je n'imiterai pas l'accent par écrit !) : "C'est pas cher la Norvège : avec un franc suisse, on a quatre couronnes !" alors qu'avec un franc français, j'avais à peine une couronne et 50 öre, ou comme ces jeunes garçons qui ne se connaissaient pas il y a une minute, et qui ont vite fraternisé tandis que l'un des deux ne cessait de répéter :"He is arab, I am from Israel : we are friends !" Heureux mois de septembre que j'ai passés ! Que sera celui qui commence ? Je vous le dirai ou vous me le direz bientôt.